À la Une: les agriculteurs européens en colère
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« Ils n’allaient pas rester les bras ballants, s’exclame Le Soir à Bruxelles. Après leurs collègues allemands et français, les agriculteurs wallons aussi vont descendre dans les rues la semaine prochaine. Pas une fois, pas deux fois, mais bien à cinq reprises. » En effet, cinq manifestations d’agriculteurs sont prévues la semaine prochaine en Belgique. « Les motivations de ces mouvements de colère sont connues et sont, pour l’essentiel, les mêmes que ceux des agriculteurs des pays voisins, pointe le quotidien bruxellois. "Nous désirons un revenu décent", affirme une agricultrice-syndicaliste. "Nous voulons aussi une simplification administrative car nous sommes noyés par la paperasse qui nous prend plusieurs heures par semaine. Nous en avons aussi assez de la complexité des législations qui ne sont en rien cohérentes avec le bon sens qui devrait nous permettre de répondre aux exigences de durabilité". »
Des règles communes trop pesantes ?
Marianne Streel, la présidente de la Fédération wallonne de l’agriculture, interrogée par Le Soir, précise : « La nouvelle Politique agricole commune européenne nous impose des dates à respecter pour tous nos travaux dans les champs. Semer telle chose se fait à telle date. Si ce n’est pas fait, on risque de ne pas recevoir nos primes ou de devoir payer une amende pour non-respect de la législation européenne. Mais, s’emporte-t-elle, ce calendrier ne tient pas compte du changement climatique, de la météo capricieuse. Il ne respecte pas les sols. Actuellement, nous aurions déjà dû recouvrir nos champs avec les semis de froment mais le gel, après les pluies, nous en empêche totalement. Nous sommes donc en infraction. »
« La révolte existentielle de centaines de milliers de paysans qui ne veulent pas mourir », s’exclame Le Figaro à Paris. Car « survivre, pour eux, c’est bien de cela qu’il s’agit. La conjugaison de normes écologiques de plus en plus contraignantes et d’une mise en concurrence intenable rend l’exercice suicidaire. Le harcèlement réglementaire, la surveillance sous couvert d’impératifs climatiques, le sentiment d’abandon face à l’ampleur de la tâche, la pauvreté matérielle sur fond de subventions nourrissent un peu plus le découragement ».
Et Le Figaro de prévenir : « S’il est habile, Gabriel Attal parviendra à contenir la gronde avant qu’elle ne tourne en jacquerie. Supprimer la taxe sur le gazole, arracher les mauvaises normes, sortir du double jeu - non à Bruxelles et oui à Paris - sont un préalable, mais ce que nous disent ces manifestations résonne encore plus profondément. La puissance immatérielle du travail de la terre au pays de Sully, de Millet, de Giono est inversement proportionnelle à son déclin économique. »
Primaires américaines : Trump marque encore un point
À la Une également, la victoire de Trump à la primaire du New Hampshire. Pour la presse britannique, les jeux sont faits : déjà deux victoires, « la primaire Caroline du Sud aura lieu le mois prochain et celles qui suivront seront des formalités sur la route du couronnement », affirme le Guardian qui poursuit : « Trump est l’homme fort auquel sa base aspire. Le parti républicain lui appartient. »
Les jeux sont faits, renchérit le Times, d’autant que la bataille pour la vice-présidence de Trump est déjà engagée. En effet, pointe le quotidien britannique, « celles et ceux qui cherchent à devenir vice-président ont afflué hier dans le New Hampshire pour gagner ses faveurs ». Parmi les prétendants, beaucoup de femmes dont Elise Stefanik, 39 ans, membre du Congrès de New York, Sarah Huckabee Sanders, 41 ans, ancienne attachée de presse de Trump à la Maison Blanche, ou encore Kristi Noem, 52 ans, gouverneure du Dakota du Sud.
Un parti républicain fracturé
Reste que l’élection présidentielle de novembre est loin d’être jouée. C’est que pointe la presse américaine. Si Trump a de grandes chances d’être investi par le parti républicain, encore faut-il que celui-ci soit uni pour la bataille finale. Et on n’en est pas là : « Le parti de Trump est fracturé, constate le New York Times, et les partis fracturés ont du mal à gagner la Maison Blanche. »
En effet, constate le Wall Street Journal, « les résultats du New Hampshire (un peu de plus de 54% pour Trump) montrent qu’il risque de perdre beaucoup d’électeurs républicains - ainsi qu’une part substantielle d’électeurs indépendants. Et cela pourrait bien l’handicaper lors de l’élection générale en novembre ».
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