À la Une: premier test historique pour l’Otan
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« Nous y sommes, s’exclame Le Figaro à Paris. L’Otan vit son premier grand test historique de l’après-guerre froide, face à Moscou. Depuis des mois, les chancelleries occidentales envoyaient des signaux d’alarme concernant l’épreuve de vérité à laquelle la Russie pourrait soumettre l’Alliance, alors que Poutine est lancé dans une escalade guerrière (…). Plusieurs services de renseignements européens, notamment britanniques, baltes et allemands, ne cessaient d’alerter sur le risque d’une attaque russe visant à "nous tester". La plupart des experts redoutaient plutôt un coup de force dans les pays Baltes, ex-républiques soviétiques à la géographie vulnérable et fragilisées par la présence de minorités russes. Mais c’est (donc) vers la Pologne, constate Le Figaro, pilier oriental clé de l’Alliance qui joue depuis 2022 un rôle central dans l’aide à l’Ukraine, que dix-neuf drones russes ont été tirés dans la nuit de mardi à mercredi ».
Provocation…
Et pour nombre d’analystes, il ne s’agit certainement pas d’une erreur de tir, comme l’affirme Moscou… « La salve comptait (donc) dix-neuf drones et avait au moins trois points de départ distincts, dont deux situés en Biélorussie, précise une source militaire hexagonale citée par Le Monde. Il peut toujours y avoir des erreurs de programmation au moment d’entrer des coordonnées GPS, surtout lors d’un lancement d’une grosse salve. Le brouillage peut aussi entraîner un changement de trajectoire, mais avec les centrales inertielles embarquées, ce type d’appareils peut se recaler automatiquement. Donc dans le cas présent, les probabilités d’erreurs sont faibles ».
« Il ne s’agit pas d’une simple violation de l’espace aérien polonais, s’exclame pour sa part Die Welt à Berlin ; c’est au mieux une provocation russe massive. Au pire, une attaque contre un pays de l’Otan. La Russie est en train de tester jusqu’où elle peut aller avec les Européens. Si les décideurs moscovites vont de plus en plus loin, c’est parce qu’ils ont déjà pu tester les limites de ce que les Européens ont pu tolérer par le passé, pratiquement sans réagir : sabotages, espionnage, campagnes de désinformation, menaces de guerre, brouillage GPS. La liste est longue ».
Que faire ? « Les Européens, répond Die Welt, doivent enfin se doter d’une boîte à outils contre les ennemis extérieurs et ne pas hésiter à l’utiliser. Sinon, on peut s’attendre à ce que la Russie poursuive l’escalade ».
Consultations…
« Seule une attitude unie face à la violation de l’espace aérien polonais peut dissuader Moscou d’étendre son agression », renchérit El Pais à Madrid.
Mais on n’en est pas là… Les responsables des pays-membres de l’Otan vont se consulter… Et hier, souligne Le Soir à Bruxelles, « le président ukrainien Zelensky, qui s’est entretenu au téléphone avec Donald Tusk, le Premier ministre britannique Keir Starmer, leur homologue italienne Giorgia Meloni et le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, a regretté le "manque d’action" des dirigeants occidentaux (…). »
En attendant, ces intrusions de drones en Pologne « sont un avertissement effrayant pour nous tous », s’alarme La Repubblica à Rome. « Ignorer la gravité de cette attaque, que les chaînes de télévision grotesques de Moscou imputent aux Ukrainiens, serait une erreur dangereuse et peut-être irréparable. (…) Et il faut mesurer, souligne le quotidien italien, l’angoisse des Polonais et des Baltes. En 1939, le monde les avait abandonnés face à Staline et Hitler : et maintenant ? »
La violence politique encore et toujours aux États-Unis
À la Une également, l’assassinat aux États-Unis de l'influenceur d’extrême-droite Charlie Kirk… Assassiné par balle alors qu’il tenait un meeting à l’Université de l’Utah. Le meurtrier court toujours.
« La violence politique progresse à une fréquence inquiétante aux États-Unis », déplore le Washington Post.
« Cet assassinat s’inscrit dans une terrible vague de violence politique aux États-Unis », pointe également le New York Times. « Nous, Américains, poursuit le journal, avons perdu une partie de notre grâce et de notre empathie ces dernières années. (…) Nous déshumanisons ceux qui ne pensent pas comme nous. (…) C’est le moment de baisser le ton et de réfléchir à notre culture politique ».
Enfin, le Wall Street Journal souligne que « les auteurs de ces attaques présentent des degrés divers de troubles mentaux et de délires, mais, poursuit le journal, en raison notamment de la rhétorique de plus en plus violente du débat politique, notre société a progressivement démantelé les barrières sociales qui empêchaient autrefois ces esprits troublés de s’écarter des normes civilisées ».
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