Le constat est unanime dans la presse internationale. L’extrême-droite continue de gagner du terrain sur le Vieux continent.
« Les électeurs des 27 ont largement soutenu les centristes hier lors des élections au Parlement européen, relève le New York Times, mais les partis d’extrême droite ont fait de sérieuses percées en France et en Allemagne. »
« Les partis ultras secouent l’UE, renchérit El Pais à Madrid, mais les pro-européens conservent leur majorité. (…) Populaires, sociaux-démocrates, libéraux et verts obtiennent 64 % des voix malgré la montée des eurosceptiques en Allemagne, en Autriche et en France. »
Résultat, note le Süddeutsche Zeitung, « pour la tête de liste du PPE, Ursula von der Leyen, c’est une bonne nouvelle. » La présidente de la Commission est en passe de faire « un deuxième mandat dans une ambiance de fête… »
En tout cas, constate le Washington Post, « l’Union européenne, longtemps saluée comme un bastion des valeurs libérales, penche désormais vers un nationalisme illibéral, qui pourrait être le creuset d’une nouvelle ère de politique de droite en Occident. »
Déflagration en France…
Et en France, « coup de théâtre », constate Le Devoir à Québec. « La large victoire du Rassemblement national aux élections européennes avait été annoncée par tous les sondages, pointe le quotidien canadien. L’actualité suivait donc son cours jusqu’à ce que, à la surprise générale, vers 21 heures hier soir, le président Emmanuel Macron annonce en direct à la télévision la dissolution de l’Assemblée nationale et déclenche des élections législatives. Personne ne s’attendait à un tel coup de tonnerre. »
« Emmanuel Macron met un coup de pied dans la fourmilière politique française », s’exclame Le Temps à Genève.
Pour la presse française, le président joue avec le feu…
« Pari extrême », lance Libération en première page. « Le chef de l’Etat, qui avait fait de la réduction de l’influence frontiste une priorité, a décidé de recourir à ce coup de poker institutionnel sous la pression de l’extrême droite. (…) C’est peut-être le pari macronien, relève le journal : faire la preuve, avant 2027 et la prochaine présidentielle, de l’impuissance du RN à résoudre les problèmes des Français. En espérant qu’après l’avoir essayé pendant deux ans à la tête du gouvernement, les électeurs renonceront à envoyer l’extrême droite à l’Elysée. »
« Un pari dangereux », estime Le Figaro. « Le chef de l’État prend le risque de confier demain les rênes du pouvoir au parti dont il avait promis d’endiguer la progression ! Cette décision inouïe est, pour le pays, un saut dans l’inconnu, dont les conséquences sont incalculables. »
Le choix le plus juste…
« Le pari électoral de Macron laisse perplexe », renchérit le Times à Londres. « À première vue, le président français ouvre la porte à un gouvernement dirigé par la droite populiste, alors qu’il s’était engagé à la réduire en ruines lors de son arrivée au pouvoir en 2017. »
Die Welt à Berlin estime que le chef de l’Etat français a raison. « Macron ne veut pas être le président qui devra céder l’Élysée aux populistes de droite en 2027, alors qu’il n’aura lui-même plus le droit de se présenter. Sa décision est respectable. Il fait preuve de grandeur. »
Enfin, conclut La Croix à Paris, « ce sont surtout les électeurs que le président place devant leurs responsabilités. Avec cette décision, il appelle chacun à sortir de sa torpeur face au péril nationaliste qui menace le pays – à commencer par la moitié d’entre eux qui n’ont pas pris part au vote de dimanche. La décision qu’il a prise est grave et lourde. Elle ouvre un temps de clarification indispensable. À chacun des Français de faire le choix le plus juste. »
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