Revue de presse internationale

À la Une: la démocratie bafouée au Venezuela

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Le président vénézuélien Nicolas Maduro s'exprime avec, à la main, les résultats du Conseil électoral national (CNE) qui le proclame vainqueur de l'élection présidentielle du pays, à Caracas, Venezuela le 29 juillet 2024.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro s'exprime avec, à la main, les résultats du Conseil électoral national (CNE) qui le proclame vainqueur de l'élection présidentielle du pays, à Caracas, Venezuela le 29 juillet 2024. REUTERS - Leonardo Fernandez Viloria
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C’est du moins l’opinion de nombreux quotidiens ce matin, à commencer par La Croix à Paris : « Nicolas Maduro a réussi son coup. Le président sortant du Venezuela a été déclaré vainqueur de l’élection de dimanche par le Conseil national électoral, une instance à sa botte. L’opposition est sous le choc. Elle estime que son candidat a obtenu 70 % des suffrages. Mais l’opacité a régné lors du dépouillement. Suspicieux, de nombreux pays d’Europe et d’Amérique latine demandent "une vérification impartiale des résultats". Une pression diplomatique dont Nicolas Maduro n’a cure : il n’a pas l’intention de céder le pouvoir ».

Justement, pour El Pais à Madrid, « si Maduro veut légitimer sa réélection, il doit publier les résultats du scrutin et permettre à des vérificateurs impartiaux de les confirmer ».

El Pais qui ne se fait guère d’illusions : « Le chavisme a érodé la crédibilité de Maduro en tant qu’interlocuteur politique et, avant même ces élections, il avait clairement montré qu’il ne se souciait même pas de maintenir un certain décorum démocratique. Il l’a démontré en opposant son veto à la mission d’observation de l’UE, en bloquant l’entrée des anciens présidents latino-américains, en expulsant les invités de l’opposition et en refusant l’accréditation des journalistes ».

Impuissance internationale…

Que vont faire les États-Unis ? Question posée par le Washington Post : « la triste réalité est que nous sommes coincés avec une politique de sanctions qui a échoué au Venezuela. Et nous ne pouvons certainement pas les assouplir maintenant ; cela ne ferait que récompenser la prise de pouvoir de Maduro. Le Venezuela rejoint (donc) une longue liste de nations voyous, soupire le Washington Post : l’Iran, la Corée du Nord, le Myanmar, la Syrie et Cuba, qui ont résisté à des décennies de pression américaine. Le bilan négatif de l’action des États-Unis au Venezuela n’est pas une mise en accusation des administrations républicaines ou démocrates. Il s’agit plutôt d’un rappel des limites de la puissance américaine. Certains problèmes n’ont tout simplement pas de solution évidente - du moins pas de solution américaine ».

En effet, constate La Nacion à Buenos Aires, « depuis plus d’une décennie, rien ne semble avoir fonctionné pour stopper la dérive dictatoriale de Maduro ou pour empêcher l’impéritie chaviste de ruiner complètement la vie quotidienne des Vénézuéliens. Ni les mobilisations de rue, ni les confrontations politiques, ni les insurrections internes, ni les boycotts internationaux, ni les grèves du pétrole, ni les sanctions internationales. Maduro et le chavisme ont survécu encore et encore, parfois au prix fort pour eux, et toujours chèrement payé pour les Vénézuéliens. Mais cette fois, pointe La Nacion, la manipulation des résultats est si flagrante que même les alliés les plus fidèles de Maduro hésitent à reconnaître sa réélection. Un malaise qui menace de transformer l’isolement international du Venezuela en asphyxie. La contestation régionale est aussi forte que celle des rues de Caracas à cette heure. Sera-t-elle assez puissante cette fois pour convaincre Maduro que son heure est passée ? ».

JO : la France en apesanteur…

À la Une également, la parenthèse enchantée des Jeux olympiques de Paris…

« Huit médailles, dont deux en or, en une seule journée hier, s’exclame Le Monde, l’équipe de France commence ses Jeux par une moisson historique. En trois jours, les Français ont déjà glané seize médailles ».

Et constate Le Figaro, « d’un coup d’un seul, la politique a - presque - disparu des écrans radars. Le sabotage du réseau SNCF, la polémique sur la cérémonie d’ouverture, l’engouement pour les Jeux et le retour de la chaleur ont eu raison de la question qui faisait la Une en juillet : combien de temps la France peut-elle tenir avec un gouvernement démissionnaire ? (…) Dans la torpeur de l’été, la France est comme en apesanteur. (…) Emmanuel Macron réfléchit, dit-on, à l’instauration d’un mode de scrutin à la proportionnelle pour sortir de la crise de notre système majoritaire et faciliter cette culture du compromis. L’adoption d’une loi simple suffirait. En attendant, s’interroge Le Figaro, par quel numéro d’équilibrisme la France va-t-elle pouvoir adopter un budget pour 2025 ? (…) L’urgence commande de faire des choix très politiques qui ne sont pas du ressort d’un gouvernement démissionnaire ».

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