Revue de presse internationale

À la Une: l'arrivée aux États-Unis des prisonniers libérés par la Russie

Publié le :

Le président américain Joe Biden salue Paul Whelan, qui a été libéré de détention en Russie, à son arrivée à la base commune Andrews dans le Maryland, aux États-Unis, le 1ᵉʳ août 2024.
Le président américain Joe Biden salue Paul Whelan, qui a été libéré de détention en Russie, à son arrivée à la base commune Andrews dans le Maryland, aux États-Unis, le 1ᵉʳ août 2024. REUTERS - Nathan Howard
Publicité

Sourires, embrassades, émotion : tous les journaux américains font leur Une ce matin du 2 aout 2024 avec ces images. Les anciens prisonniers (dont le journaliste Evan Gershkovich) sortent de l'avion. Ils sont accueillis et serrés dans leurs bras par le président Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris, ainsi que par leurs proches. Particulièrement concerné, le Wall Street Journal, pour lequel travaillait Evan Gershkovich.

Le Wall Street Journal a suivi « les négociations secrètes » qui ont permis sa libération et selon lequel « les efforts pour rapatrier le journaliste et d’autres personnes se sont déroulés sur trois continents, impliquant des agences d’espionnage, des milliardaires, des acteurs du pouvoir politique et sa plus farouche défenseuse : sa mère ». Le quotidien américain n'en oublie pas pour autant les autres prisonniers, « deux Américains et huit Russes qui, au total, ont passé ensemble des décennies dans des prisons politiques et des colonies pénitentiaires. Des dissidents endurcis qui avaient bravé l’empoisonnement et enduré les grèves de la faim, mais aussi des Américains ordinaires qui se retrouvaient réduits à l’état de monnaie d’échange dans un bras de fer géopolitique qui durait depuis des années avec Vladimir Poutine »

Touriste

Le Times de son côté, dresse le portrait de celui qui a été échangé contre ces prisonniers. Il s'appelle Vadim Krasikov, « colonel du service de sécurité russe, le FSB ». En gros plan, sa photo, le crane rasé et le regard dur. Le Times raconte : « Krasikov purgeait une peine de prison à vie en Allemagne pour l'assassinat de Zelimkhan Khangoshvili, un ancien commandant rebelle tchétchène accusé de terrorisme par la Russie. Khangoshvili a été abattu par Krasikov dans un parc de Berlin en 2019 ». Le Kremlin a toutefois toujours rejeté ces accusations, assurant que Krasikov était en fait un simple « touriste russe ». Toujours selon le Times, « Krasikov semblait convaincu que Poutine viendrait à son secours, il aurait déclaré un jour à un gardien de prison américain que la Russie ne le laisserait pas "pourrir" en détention ».

À lire aussiDans l'échange de prisonniers entre la Russie et l'Occident, «la priorité de Poutine était Krasikov»

De son côté, la presse russe montre, elle aussi, des images, celles de plusieurs hommes accueillis au pied d'un avion par Vladimir Poutine lui-même. Image en Une du Moskovski Komsomolets, qui titre « les Russes échangés ont été accueillis en héros, ils recevront des récompenses d'état ». Le journal précise qu'il a semblé que le « président russe connaissait bien Vadim Krasikov, car il lui a témoigné plus d'attention qu'aux autres ». Signe peut-être qu'il n'était pas un « touriste » ordinaire, comme il le prétendait. La rédaction en exil de Novaïa Gazeta commente également la libération des prisonniers russes et donne des précisions sur les négociations qui ont permis l'échange de prisonniers. « Selon nos observations, l'échange était préparé depuis des mois ».

Le rôle de la Turquie

D'autres quotidiens européens semblent connaître, eux aussi, certains détails des négociations. C'est le cas d'El Païs en Espagne. Il compare ces libérations au « deuxième volet de la saga de l'agent 007, le James Bond de Sean Connery qui combat les perfides agents soviétiques et bulgares (...) dans des lieux colorés d'Istanbul ». Où veut en venir exactement le quotidien espagnol ? Au fait que, selon lui, la Turquie « a mené les négociations pour le plus grand échange de prisonniers avec la Russie depuis la guerre froide ». Faussement innocent, El Païs s'interroge : « comment un pays qui est membre de l’Otan quasiment depuis sa création peut-il être considéré comme un médiateur impartial par Moscou ? ». Réponse du quotidien espagnol : « parce que malgré son appartenance à l'alliance atlantique, la Turquie a été le seul membre à refuser d'appliquer des sanctions à la Russie pour l'invasion de l'Ukraine ».  

Enfin, le Washington Post déplore que « Vladimir Poutine n'ait rien payé pour l’emprisonnement d'Evan Gershkovich (...). Il a même obtenu la libération de ses espions et d’un assassin. Il peut donc dire à ses tueurs que même s’ils sont capturés à l’étranger, il trouvera un moyen de les faire libérer ».

À lire aussiArrivée aux États-Unis et en Russie des prisonniers libérés lors d'un échange historique

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 04:00
  • 03:52
  • 03:53
  • 03:32
  • 04:06