À la Une: Carles Puigdemont est revenu en terre espagnole
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L’indépendantiste, exilé dans le sud de la France pour éviter une arrestation autour de soupçons de malversation, est à Barcelone ce jeudi pour l’investiture du président de région, malgré les risques que cela comporte. C'est pourquoi El Pais juge « incompréhensible » que l’ancien président de région « risque son arrestation » qui, « sauf manœuvres insaisissables, se produira dans tous les scénarios possibles » s’il pose le pied en Espagne.
À moins que ce ne soit une façon de continuer à vivre dans l’actualité ? C’est ce que veut croire El Mundo, selon lequel un Carles Puigdemont « défait aux urnes », « oublié par une bonne partie de la société catalane » et « piégé dans son personnage », n’a plus qu’à « accepter sa solitude et revenir pour être arrêté ». Objectif : devenir une sorte de martyre de l’indépendantisme, être une de ces images présentes « dans la mémoire vaincue du nationalisme ». Et de l’autre côté des Pyrénées, La Croix abonde : « à défaut d’être élu président de la Catalogne », Carles Puigdemont « cherche une image épique, théâtrale ».
À moins que ce retour ne soit l’occasion d’une réconciliation…
Certes, poursuit La Croix, ce retour au pays est « une mise en scène » confectionnée par un homme politique « coutumier des scénarios imprévisibles ». Mais pour El Pais, cela pourrait avoir un bénéfice : celui d’offrir « une opportunité historique », et l’occasion « de franchir une nouvelle étape dans la résolution du conflit catalan » qui dure depuis des années.
Pour la première fois depuis 2012, les indépendantistes n’ont pas la majorité au parlement catalan, et cela pourrait être le bon moment « pour faire progresser l’intégration de la Catalogne dans l’État espagnol ». Une chose est sûre : ce retour fait réagir ; il crée « de l’attente dans ses rangs [ceux de Puigdemont], de la lassitude chez ses rivaux… et une indifférence absolue dans la majorité de la population ».
La population britannique, elle, loin d’être indifférente après les émeutes racistes du début de la semaine
Des milliers de personnes ont manifesté hier contre ces émeutes violentes, et ont, raconte le Guardian, « formé un bouclier humain pour protéger les centres d’asile » après des alertes sur « plus d’une centaine de rassemblements d’extrême droite ». Le mouvement a traversé tout le pays, de Brighton à Bristol et de Londres à Liverpool… Au point que, rapporte le Times, les manifestants « assurent qu’ils ont fait peur » aux manifestants d’extrême droite. Ces derniers, censés venir nombreux, n’ont finalement été « présents qu’en petit nombre sur les lieux de protestation », affirme ainsi Die Welt en Allemagne. En fait, juge le Guardian, il y avait finalement « peu de signes des troubles observés depuis une semaine » comme un mauvais rêve.
Une question sans réponse : et maintenant, quoi ?
Die Welt le dit bien : le Premier ministre Keir Starmer « ne peut pas pousser un soupir de soulagement ». Il faut encore relever « le plus grand défi », celui de « rassembler une société dont les profondes divisions » se sont révélées ces derniers jours. C’est une chose « de se montrer sévère avec les émeutiers », approuve le Guardian, mais c’en est une autre « d’empêcher d’autres troubles » en « limitant les angoisses populaires autour de l’immigration », dévoilées dans toute leur brutalité en début de semaine. Quant au Times, il rappelle que « les émeutes sont, invariablement, un défi pour l’État » puisqu’elles posent la question de « sa capacité à maintenir les libertés individuelles, la paix publique et le respect de la loi » tout à la fois.
Pourtant, le New York Times préfère voir dans cet épisode de l’espoir : la réaction « résolument négative » de l’opinion publique aux émeutes « suggèrent qu’utiliser les troubles pour pousser des mesures anti-immigration pourrait se retourner contre l’extrême droite britannique ».
D’ailleurs, Libération signale que « 67% des britanniques s’inquiètent de la montée de l’extrême droite ». Sauf qu’un autre sondage, le même jour, indique que « l’immigration est le principal défi posé au pays » pour plus de 50% des sondés… « à un niveau inédit depuis près de 10 ans ». Keir Starmer et son gouvernement ont encore du travail.
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