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À la Une: la France toujours sans gouvernement

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Emmanuel Macron écarte l'option d'un gouvernement du NFP et annonce de nouvelles consultations
Emmanuel Macron justifie ce choix au nom de "la stabilité institutionnelle".
Emmanuel Macron écarte l'option d'un gouvernement du NFP et annonce de nouvelles consultations Emmanuel Macron justifie ce choix au nom de "la stabilité institutionnelle". AP - Alain Jocard
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« C’est non, constate Le Soir à Bruxelles. Il n’y aura pas de gouvernement dirigé par Lucie Castets (désignée par la gauche). L’Élysée l’a fait savoir hier soir. C’est au nom de la "stabilité institutionnelle" qu’Emmanuel Macron a écarté l’option d’un gouvernement du Nouveau Front populaire ».

Résultat, c’est « le chaos en France », n’hésite pas à titrer le Guardian à Londres. Le chaos « après le refus de Macron de nommer un Premier ministre issu de la coalition de gauche. De nouvelles discussions auront lieu ce mardi alors que le président tente de trouver un Premier ministre capable de bénéficier du soutien de tous les partis ».

Macron pris à son propre piège…

Toujours est-il, soupire Le Monde à Paris que « plus de quarante jours après la démission du gouvernement Attal, la France n’a toujours pas de premier ministre. "Ma responsabilité est que le pays ne soit ni bloqué, ni affaibli. Les partis politiques de gouvernement ne doivent pas oublier les circonstances exceptionnelles d’élection de leurs députés au second tour des législatives. Ce vote les oblige", a écrit hier le président de la République, toujours prompt, note le journal, à rendre les formations politiques responsables d’une situation qu’il a lui-même créée en décidant de dissoudre l’Assemblée nationale ».

Le Figaro enchaîne : « ce que nous vivons depuis quarante-deux jours, c’est l’histoire d’un homme qui a creusé un trou pour y faire chuter ses adversaires, mais qui, par forfanterie, est tombé dedans. Depuis, il exige que ses opposants l’aident à s’en extraire. Ces derniers tournent autour, le narguent, lui demandent toujours plus pour le sortir de là. Enfermé dans son propre piège, Emmanuel Macron a refusé, fort heureusement, la main tendue du Nouveau Font Populaire, pointe le quotidien conservateur. C’est une première clarification dans la grande confusion. Mais le président reprend déjà son chemin circulaire et cherche encore la prise salutaire. L’intérêt du pays exige maintenant qu’il la trouve, et vite ! »

Ridicule ?

« Macron crée un bazar sans nom », fulmine pour sa part Libération. « Avec sa prétention d’agir au nom de "la stabilité institutionnelle de notre pays", Emmanuel Macron frise le ridicule : c’est lui qui a déstabilisé le pays avec une dissolution surprise de l’Assemblée nationale sans aucune concertation. Avec sa proclamation d’ouvrir dès aujourd’hui un "nouveau cycle de consultations", et ce avec des personnalités "se distinguant par l’expérience du service de l’État et de la République", il vire au mépris, estime encore Libération. Cela fait des années que le chef de l’État n’a pas écouté de personnalités distinguées, ce n’est pas ce mardi qu’il va commencer ».

En attendant, constate le Times à Londres, « Emmanuel Macron est (donc) dans l’impasse, la gauche et la droite rejetant ses propositions ». Pour le quotidien britannique, « son meilleur espoir serait un pacte entre les centristes de son camp et les conservateurs modérés des Républicains et des petits partis de centre-droit, même s’ils ne représentent qu’environ 65 sièges. Jusqu’à présent, leurs dirigeants ont exclu une coalition mais ils ont laissé entendre qu’ils ne tenteraient pas de bloquer le travail d’un gouvernement de centre élargi ».

À lire aussiEmmanuel Macron face au casse-tête de la nomination de son Premier ministre

Ukraine : l’arme du froid…

À la Une également, la guerre en Ukraine… « Poutine et l’arme du froid », titre le Corriere Della Serra à Rome. « La stratégie du Kremlin, explique le quotidien italien, vise à cibler les infrastructures énergétiques pour laisser une partie de la population ukrainienne sans chauffage ni eau chaude dans les mois à venir et ainsi vider davantage le pays de ses habitants ».

Toutefois, pointe le journal, « reste à savoir si l’appareil militaro-industriel de Poutine sera capable de produire suffisamment de nouveaux missiles et de drones de haute précision pour paralyser totalement le système énergétique ukrainien dans les mois à venir ». D’autant que les Ukrainiens ripostent, note encore le Corriere Della Serra… « Hier encore, un drone produit en Ukraine a frappé la grande raffinerie sibérienne de Gazprom à Omsk. Cette usine est située à près de trois mille kilomètres de la frontière ». De plus, « depuis leur incursion à Koursk, les troupes de Kiev contrôlent la station Gazprom de Sudzha pour la distribution de gaz vers l’Europe centrale. 14 milliards de mètres cubes transitent chaque année par ce hub ».

En tout cas, relève le Wall Street Journal à New York, « l’Ukraine demande à l’Occident de lever les restrictions sur les missiles à longue portée ». Objectif : répliquer encore plus efficacement aux bombardements russes.

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