À la Une: un test grandeur nature pour les démocrates aux États-Unis
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Jour d’élection mardi 4 novembre en Amérique : « un an après la réélection de Trump à la présidence, les électeurs se rendent aux urnes », pointe le Washington Post, pour plusieurs scrutins. Notamment pour le poste de gouverneur en Virginie et dans le New Jersey et pour les municipales à New York. « Les démocrates, qui sont en tête dans plusieurs sondages, espèrent que ces élections marqueront une défaite cinglante pour Trump », relève le Post.
À New York, on pouvait voter par anticipation. Un vote anticipé qui s’est achevé hier soir avec « au total plus de 735 000 bulletins », note le New York Times. Et avec une forte progression du nombre de jeunes électeurs, moins de 35 ans. Un vote qui pourrait profiter à Zohran Mamdani, déjà largement en tête dans les derniers sondages.
Mamdani : un « socialiste démocratique »
Libération à Paris consacre un long portrait à ce nouveau venu sur la scène politique américaine : « Mamdani, 34 ans, élu “socialiste démocratique“ du Queens, naturalisé américain en 2018, pourrait devenir demain mardi le premier maire musulman de la plus grande ville des États-Unis. Presque 25 ans après le 11-Septembre, dans le temple du capitalisme mondial, cela ressemble à une révolution, s’exclame Libération. D’autant plus incroyable que le trentenaire n’était crédité que de 1 % des intentions de vote l’an passé lorsqu’il a démarré sa campagne pour la primaire démocrate. Il l’a finalement gagnée haut la main, fort d’une utilisation fine des réseaux sociaux et d’une stratégie politique résolument tournée vers le terrain. (…) Un an presque jour pour jour après l’élection de Donald Trump pour un second mandat, face à un Parti démocrate moribond, l’éventuel succès de Zohran Mamdani serait aussi celui d’une promesse, pointe encore Libération : celle de tenir tête au milliardaire républicain. »
New York : ville de tous les paradoxes
Alors suspense, pointe le New York Times : « les élections municipales de demain, qui s’annoncent explosive, semblent sur le point de bouleverser les structures de pouvoir établies de longue date dans une ville qui, bien souvent, donne le ton politique, culturel et financier bien au-delà de ses limites géographiques. »
Paradoxe, souligne le New York Times, « la capitale du monde capitaliste est désormais l’épicentre d’une rébellion socialiste, avec comme thème central l’accessibilité au logement, la question de savoir qui a le droit de vivre dans le New York qui a vu naître à la fois les financiers de Wall Street et les contestataires du mouvement Occupy Wall Street — et où l’on trouve aujourd’hui des anciens et des figures emblématiques des deux camps qui affirment de manière crédible que l’avenir leur appartient. »
Autre paradoxe : « la ville symbole de l’immigration aux États-Unis est désormais un lieu où de nombreux étrangers se sentent de plus en plus menacés, sur le qui-vive, face à la présence des agents fédéraux de l’immigration, dont le siège est situé à environ un kilomètre à vol d’oiseau des ferries pour Liberty Island et Ellis Island, lieux emblématiques de l’arrivée des migrants. »
Enfin, relève encore le New York Times, « la ville du 11-Septembre et de l’après-11-Septembre, avec toutes ses peurs, sa recherche d’unité et sa méfiance envers l’islam, est sur le point d’élire son premier maire musulman, une perspective qui à la fois enthousiasme et stupéfie les nombreuses communautés musulmanes politiquement influentes de New York. »
Quelle voie pour les démocrates ?
Alors, certes, pointe le Wall Street Journal, « les démocrates partent favoris demain pour reconquérir le poste de gouverneur de Virginie, conserver celui de gouverneur du New Jersey et pour s’emparer de la mairie de New York. Mais, même s’ils l’emportent, ils se réveilleront avec de sérieux maux de tête politiques. » Car, « ces victoires électorales ne suffiront pas à apaiser les troubles d’un parti divisé. » Avec cette question centrale, relève le quotidien financier : « les démocrates doivent-ils être plus modérés ou plus progressistes s’ils veulent gagner les élections de mi-mandat de l’année prochaine et au-delà ? »
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