Revue de presse internationale

À la Une : va-t-on vers une guerre totale au Proche-Orient?

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Funérailles des personnes tuées mardi à la suite des explosions de téléavertisseurs à travers le Liban, dans la banlieue de Beyrouth
Funérailles des personnes tuées mardi à la suite des explosions de téléavertisseurs à travers le Liban, dans la banlieue de Beyrouth REUTERS - Mohamed Azakir
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La question agite les plumes après la série d’explosion des bipeurs duHezbollah et des talkies walkies. Des explosions qui ont fait au moins une trentaine de morts et des milliers de blessés. Pour L’Orient-Le Jour à Beyrouth, l’équation parait simple mais sa résolution est compliquée : « le Hezbollah doit, aux côtés des Iraniens, prendre une décision : soit lancer une attaque majeure pour répondre àIsraël et restaurer l’équilibre de la terreur, soit s’exposer à encore plus de frappes similaires à l’avenir. C’est autour de ce dilemme que tournent les discussions au sein du Hezbollah, en plus des enquêtes en cours pour découvrir l’origine de la faille de sécurité (…). »

Et puis L’Orient-Le Jour souligne les propos hier du ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant : « “Nous entrons dans une nouvelle phase de la guerre“, a-t-il déclaré, alors que les forces armées israéliennes se déplacent vers la frontière libanaise, affirmant de nouveau que “le centre de gravité du conflit“ se déplace de Gaza vers le Liban-Sud. Des médias israéliens ont également fait état d’une série de mesures approuvées par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, pour modifier le modus operandi de son armée à la frontière avec le Liban. Ce qui ne laisse presque pas de place au doute, affirme le quotidien libanais : cette série de piratage et d’explosions meurtrières s’inscrit dans le cadre d’une escalade israélienne. »

Le curseur avance

Pour le Jerusalem Post, « cette action montre qu’Israël ne prend plus de gants et passe à un nouveau niveau d’opération. Un message qui s’adresse non seulement au Hezbollah, mais aussi à la communauté internationale, et en premier lieu aux États-Unis : faites-en sorte que le Hezbollah se retire, c’est-à-dire qu’il se déplace sensiblement au nord de la frontière avec Israël et qu’il cesse ses tirs de missiles et de drones, sinon Israël prendra effectivement les mesures qu'il menace de prendre depuis des mois. En d’autres termes, conclut le quotidien israélien, si l’armée israélienne frappait Beyrouth demain ou si des chars entraient dans le sud du Liban, ce ne serait pas surprenant (…). »

En fait, pointe Haaretz, autre quotidien israélien, « on a l’impression qu’Israël attend la réponse du Hezbollah : le mouvement a subi un coup dur à Beyrouth, le deuxième après l’assassinat de Fouad Chokr, (l’un de ses chefs militaires). S’il décide de riposter à l’intérieur du territoire israélien, il est possible que la situation dégénère en guerre totale. »

Inquiétudes américaines

Côté américain, on craint de plus en plus un embrasement, souligne notamment le Wall Street Journal : la vague d’explosions meurtrières « a fortement accru les inquiétudes du Pentagone quant à l’éventualité d’une guerre terrestre entre Israël et le Hezbollah dans le sud du Liban. »

« Jusqu’à présent, pointe le Washington Post, Benyamin Netanyahu s’opposait à une guerre d’envergure contre le Hezbollah, préférant se concentrer sur le Hamas. Mais alors qu’il ne s’oriente toujours pas vers un cessez-le-feu à Gaza (impopulaire auprès de ses partenaires de la coalition de droite), le dirigeant israélien indique désormais qu’il est favorable à une attaque de grande envergure contre le Hezbollah. »

On n’a jamais été « plus proche d’une guerre au Liban », renchérit El Pais à Madrid. « Le risque d’une extension de l’offensive militaire israélienne de Gaza au Liban, et donc d'une guerre ouverte à grande échelle au Moyen-Orient » est bien là.

Complicités américaines ?

Enfin, le Guardian à Londres souligne le caractère totalement « illégal et inacceptable » de la série d’explosions au Liban, au regard du droit international. Le Guardian qui souligne aussi le risque d’embrasement régional : « le problème est que les actions d’Israël pourraient déboucher sur un conflit généralisé désastreux (…). Le monde est au bord du chaos car le maintien au pouvoir de Netanyahu dépend en grande partie du fait que son pays soit en guerre. Rien de tout cela n’est possible sans la complicité et l’aide des États-Unis, pointe encore le quotidien britannique. Ce n’est peut-être qu’après l’élection présidentielle que les États-Unis pourront affirmer que le prix pour sauver la peau de Netanyahou ne doit pas être payé dans les rues du Liban ou par les Palestiniens des territoires occupés. D’ici là, soupire le Guardian, l’ordre international fondé sur des règles continuera d’être mis à mal par les pays mêmes qui ont créé ce système. »

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