
7 octobre 2023 - 7 octobre 2024 : un an de guerre au Proche-Orient. Et « aucune fin n’est en vue », soupire le New York Times. « C’est la plus longue guerre entre Israéliens et Arabes depuis la fin du conflit qui a fixé les frontières de l’État israélien en 1949. C’est aussi, et de loin, la plus meurtrière, pointe le quotidien américain. Plus de 1.500 Israéliens ont été tués, principalement lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre, et environ 250 autres ont été enlevés. Plus de 40.000 Palestiniens ont été tués dans la contre-attaque d’Israël, qui a commencé par l’un des bombardements les plus intenses jamais enregistrés dans une guerre moderne. »
Et maintenant, constate encore le New York Times, « se déroule une guerre plus large, sur plusieurs fronts, entre Israël et les alliés régionaux du Hamas - la dernière en date étant l’invasion du Liban par Israël et le bombardement d’Israël par l’Iran - mais le cœur du conflit reste la bataille originelle entre le Hamas et Israël, et le défi presque sisyphéen d’y mettre un terme. »
En Israël, ce 7 octobre est d’abord une journée de recueillement en mémoire des victimes tombées il y a un an ; une journée de douleur et de compassion pour les otages encore entre les mains du Hamas.
Dans l’éditorial du Jerusalem Post ce matin, pas d’analyse, pas de phrases, juste une longue énumération : les noms, âges et origines des 101 otages. Avec juste ce commentaire : « ce sont plus que des chiffres, ce sont des fils, des filles, des mères, des pères et des amis. Chaque nom est un cœur qui attend toujours de rentrer à la maison. Qu’ils reviennent, maintenant ! »
Sans vision diplomatique…
Oui, s’exclame Haaretz, « 101 otages sont toujours détenus par le Hamas ; les combats se déroulent sur plusieurs fronts simultanément, y compris avec l’Iran ; et les soldats israéliens sacrifient leur vie pour protéger le pays. » Mais, pointe le quotidien israélien d’opposition, « cette journée de commémoration a lieu alors qu’Israël est toujours dirigé par le même gouvernement irresponsable qui a été à l’origine de la catastrophe du 7 octobre. (…) Ces dirigeants n’offrent pas un seul message d’espoir et sont même incapables d’imaginer une vision durable de la vie dans un pays vivant en paix avec ses voisins. Sans vision diplomatique, il sera impossible de mettre fin à la guerre, martèle Haaretz. Sans résolution du conflit israélo-palestinien, Israël s’enlisera encore et encore dans des problèmes de sécurité qui n’aboutiront qu’à plus de sang, de morts et de journées commémoratives. »
En effet, complète Le Monde à Paris, « la riposte d’Israël a rapidement dépassé la légitime défense pour prendre la forme d’une vengeance sans limite détruisant Gaza et massacrant sa population. Cette violence obère les chances de parvenir à un compromis durable. » Et, poursuit le quotidien français, « momentanément victorieux, Israël devrait écouter, au lieu de les diffamer, ceux qui se préoccupent sincèrement de sa survie à long terme. Et ceux-là savent que la position de force, dans laquelle se trouve l’Etat hébreu ces jours-ci, est la plus propice pour consentir à des compromis, des premiers gestes d’apaisement qui devront conduire à la paix, indispensable condition pour un avenir commun dans la région. »
Détruire l’axe iranien ?
Autre analyse pour le Wall Street Journal : la paix passera par « la défaite du Hamas et de l’axe iranien », estime le quotidien américain qui précise : « tant que l’Occident menottera Israël mais refusera de dissuader l’Iran, les flammes se propageront à travers le Moyen-Orient. La meilleure option pour Israël, poursuit le Wall Street Journal, est de dégrader les capacités de l’axe iranien et de le priver d’abris sûrs. Israël aura plus de chances d’obtenir un cessez-le-feu durable lorsque ses ennemis sauront qu’ils souffriront plus qu’Israël lorsqu’ils l’attaquent. »
En tout cas, conclut L’Orient-Le Jour à Beyrouth, « la guerre de Gaza marque la fin d’une illusion : celle d’une volonté occidentale, qui fut parfois sincère, de construire un ordre international qui soit basé sur autre chose que la loi du plus fort. C’est le dernier clou dans le cercueil d’un ordre libéral, contesté par de nombreuses puissances mondiales ou régionales, dont l’Occident se voulait le gardien. De l’Irak à Gaza en passant par la Syrie, cet ordre n’a jamais été aussi piétiné par ceux qui s’en réclament que dans notre région. Le résultat est sans appel : il est désormais en lambeaux, à l’instar du monde arabe. »
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