Revue de presse internationale

À la Une: la réponse et les conditions du Hamas au plan de Donald Trump pour la paix à Gaza

Publié le :

Des manifestants brandissent des drapeaux palestiniens lors d'une veillée en hommage aux journalistes tués à Gaza, devant Downing Street, dans le centre de Londres, le 27 août 2025. (Image d'illustration)
Des manifestants brandissent des drapeaux palestiniens lors d'une veillée en hommage aux journalistes tués à Gaza, devant Downing Street, dans le centre de Londres, le 27 août 2025. (Image d'illustration) © Toby Shepheard / AFP
Publicité

Le président américain affirme que le mouvement islamiste est prêt à la paix et exhorte Israël à cesser de bombarder Gaza : c'est le grand titre des médias régionaux qui ont suivi en direct, sur leur site internet, l'évolution de la situation. Le Times of Israel rapporte, par exemple, que le chef d'état-major de l'armée a ordonné de se préparer à la mise en œuvre de la première étape du plan de Donald Trump pour libérer les otages. Al Jazeera, de son côté, relaie notamment les réactions des dirigeants étrangers – britannique, australien ou encore indien – qui, tous, saluent les efforts du président américain pour la paix à Gaza.

L’attaque israélienne au Qatar, point de bascule

Depuis les États-Unis, le New York Times revient sur l'événement qui a peut-être fait basculer la situation, début septembre, ou « comment la fureur suscitée par l'attaque israélienne contre le Qatar a poussé Netanyahu à se prononcer sur Gaza », titre le journal. Cette attaque « a incité, analyse le New York Times, un Donald Trump furieux et ses conseillers à faire pression sur M. Netanyahu pour qu'il soutienne un cadre visant à mettre fin à la guerre, après des mois durant lesquels le président semblait avoir donné carte blanche au dirigeant israélien pour poursuivre ses attaques contre le Hamas. » Le New York Times revient avec précision et témoignages sur ces 20 jours de discussions diplomatiques intenses entre les pays arabes et Washington, qui ont abouti au plan de paix proposé par Donald Trump en début de semaine.

Pas de réponse du Hamas sur son désarmement

« Mais la question est de savoir, tempère le New York Times, si la réponse du Hamas satisfera finalement Israël et la Maison Blanche. » « Le diable se cache (comme toujours) dans les détails », prévient The Independant à Londres, qui résume le nœud du problème : « Jusqu'à présent, ni Netanyahu ni le Hamas n'ont approuvé chaque point spécifique du plan. » « Le problème, poursuit le tabloïd britannique, est que le plan en 20 points est vague. Tellement vague, en fait, qu'il a permis à Trump, Netanyahu, le Hamas et d'autres personnalités clés de la région de diffuser et de promouvoir leurs propres interprétations. Les déclarations accompagnant chaque approbation dressent un tableau si différent qu'on se demande s'ils ont vraiment examiné le même document. »

L'une des zones d'ombre concerne le désarmement du Hamas, prévu par le plan américain, mais qui n'a pas été mentionné dans la réponse du mouvement islamiste palestinien. Le Hamas lui-même « n'est pas parvenu à un consensus », d'après le Wall Street Journal. Les responsables du Hamas, situés hors de Gaza, « soutiennent l'acceptation de la proposition malgré d'importantes réserves », mais ils ont « une influence limitée sur la branche armée du groupe, toujours présente dans l'enclave ». Son chef, Izz al-Din al-Haddad, se dit prêt, selon le Wall Street Journal, « à céder des roquettes et des armes offensives ». Mais les commandants du Hamas à Gaza « craignent, selon les médiateurs, de ne pas pouvoir imposer le désarmement aux combattants s'ils acceptent un accord équivalant à une reddition ». « L'espoir d'un cessez-le-feu est dans les mains du Hamas et de son commandant "fantôme" à Gaza », titre Le Temps, qui dresse le portrait d'Izz al-Din al-Haddad, « quinquagénaire » au « visage rond », « l’un des derniers survivants de la vieille garde du Hamas », « moins connu et charismatique que Yahya Sinwar, mais réputé comme un organisateur efficace », assure un chercheur auprès du journal suisse.

« La fin de la guerre à Gaza n’est pas la fin »

« Certains observateurs estiment, explique le Wall Street Journal, que la déclaration du Hamas vise à gagner du temps pour apaiser les tensions persistantes entre ses ailes politique et militaire. Sur le champ de bataille, le Hamas est affaibli. La branche armée a perdu la plupart de ses hauts dirigeants et des milliers de combattants expérimentés. Nombre de ses nouvelles recrues manquent de formation, et le contrôle renforcé d'Israël sur Gaza a mis à rude épreuve la capacité du groupe à communiquer et à coordonner ses opérations. »

Dans Le Temps, une politologue ne cache pas son scepticisme : « Même s’il accepte formellement le plan de Donald Trump, le Hamas n’aura pas dit son dernier mot, il pourrait se réfugier dans l’action terroriste contre les Israéliens. » Sceptique, aussi, Die Welt en Allemagne, avec ce titre : « Pourquoi la fin de la guerre à Gaza n’est pas la fin ». « Une véritable stabilité au Moyen-Orient est encore loin », tempère le journaliste allemand. Le conflit a, selon lui, « démontré l'étendue du réseau terroriste dans la région ». « Et malgré la lutte d'Israël sur plusieurs fronts, celui-ci continue d'exister, que ce soit sous le nom du Hamas ou sous un autre nom » : le Hezbollah, les Houthis au Yémen... et l'Iran « au centre de la déstabilisation », pour « maintenir Israël sous pression permanente ». Cela signifie pour l'État hébreu, selon Die Welt, « qu'une victoire militaire à Gaza ne marquera pas une fin stratégique, mais plutôt une phase de transition ».

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 04:06
  • 03:52
  • 03:53
  • 03:48
  • 04:11