Revue de presse internationale

À la Une: le retour du «soldat» Lecornu

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Sébastien Lecornu, dans la cour de l'Hôtel Matignon à Paris, le 8 octobre 2025.
Sébastien Lecornu, dans la cour de l'Hôtel Matignon à Paris, le 8 octobre 2025. © REUTERS - Stephanie Lecocq
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Ce matin, les réactions et commentaires fusent après la reconduction du Premier ministre français Sébastien Lecornu. C’est « La Résurrection de Saint Sébastien » et ça « repart pour un tour gratuit à Matignon » ironise le journal Français Libération. Un retour accueilli par des réactions consternées dans les oppositions, mais pas seulement. Dans un édito, Libération commente : « Emmanuel Macron (...) entraîne avec lui le pays dans une crise extrême. Marine Le Pen et Jordan Bardella avaient sans aucun doute vendredi soir plus que jamais le sourire ».

Dans le Figaro, on décrypte aussi ce nouveau coup de théâtre : c'est « un mandat plus périlleux que jamais »En fait, « Emmanuel Macron s’est activé pour tenter de trouver un point d’atterrissage, lui permettant d’éviter de revenir aux urnes ».

Chez les voisins européens, la crise politique française est aussi largement scrutée de près dans la presse. Le journal britannique The Guardian, analyse la situation : Tout cela « est perçu par les partis d'opposition comme le signe que Macron, à qui il reste 18 mois avant la fin de son mandat, refuse d'élargir le gouvernement à d'autres opinions politiques... reflétant un Parlement divisé ».

En Espagne, El Pais estime que Macron « limite la crise politique à l'Assemblée nationale, c'est-à-dire aux partis. Selon ses proches, c'est la chute de l'ancien Premier ministre François Bayrou qui en est la cause. Il ne s'agit en aucun cas de la dissolution de l'Assemblée nationale, (...) qui a déjà donné lieu à quatre Premiers ministres différents en un peu plus d'un an ». Quant à Sébastien Lecornu, « le ministre le plus éphémère de la Ve République, a déclaré mercredi dernier (...) que sa mission était terminée. Mais il a ajouté qu'il était "un soldat" et qu'il ferait ce qu'on lui demandait. Et c'est exactement ce qu'on lui a demandé ».

Même comparaison du soldat pour l'ancien ministre des Armées, dans le quotidien Italien La Reppublica : « Une nouvelle mission pour Lecornu »... mais « La nouvelle nomination de Lecornu ne met pas fin à la crise ; elle ne fait que la reporter ».

Le prix Nobel de la paix pour la leader de l'opposition vénézuélienne Maria Corina Machado

La politique française est loin d'obtenir un Prix pour sa stabilité, tandis que le Nobel de la paix, lui, a été décerné hier et a fait un déçu. Le prix a été décernée à la leader de l'opposition vénézuélienne Maria Corina Machado pour « son travail inlassable en faveur des droits démocratiques du peuple vénézuélien ».

Réponse de la Maison Blanche : le comité Nobel a privilégié « la politique au détriment de la paix »Derrière ces mots, se cache très probablement Donald Trump qui n'a jamais caché ses ambitions sur le sujet et encore plus au moment du cessez-le-feu à Gaza annoncé deux jours avant la remise du prix. Sur la BBC, on précise : « Les nominations pour le prix Nobel de la paix se terminent le 31 janvier de chaque année, soit quelques jours seulement après l'entrée en fonction de Trump ». (...) et « On ne sait pas exactement quel résultat Trump aurait obtenu cette année ».

De son côté, la Nobel de la paix Maria Corina Machado attire l'attention pour diverses raisons. Selon El Pais « Ce prix transcende le symbolique. C'est un geste qui réaffirme la nécessité du respect de l'État de droit, l'exigence de justice et le pouvoir de la parole face à l'intimidation totalitaire ». Le tout, « dans le contexte des récentes manœuvres militaires américaines à proximité du territoire vénézuélien. L'administration Donald Trump, a déployé des avions de combat et détruit des navires soupçonnés d'être liés au trafic de drogue, causant des dizaines de morts et exacerbant les tensions régionales. Ce scénario externe aggrave la situation intérieure », peut-on lire.

Mais en marge de cette remise de prix, les responsables du Nobel de la paix enquêtent sur la forte augmentation des paris sur le lauréat, rapporte The Guardian. En cause : « les paris pour Maria Corina Machado ont grimpé en flèche sur le site de jeu Polymarket, quelques heures avant qu'elle ne reçoive son prix ».

Le directeur de l’Institut Nobel a fait quelques déclarations : « Il semble que nous soyons la proie d’un acteur criminel qui veut gagner de l’argent grâce à nos informations ». Le président du comité, lui, évoque un processus hautement secret. Il est « trop tôt pour être certain » que l'identité du lauréat a pu être divulguée, mais il s'attend désormais à ce qu'une enquête soit ouverte.

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