Présidentielle française 2022: la campagne est-elle vraiment différente des précédentes?
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Le rendez-vous de l'élection présidentielle française approche. Le premier tour de scrutin aura lieu le 10 avril 2022. Les Français vont devoir choisir entre douze candidats, quatre femmes et huit hommes, parmi lesquels Emmanuel Macron, le président sortant. La crise sanitaire liée au Covid-19, puis la guerre en Ukraine ont vraiment changé la campagne, expliquent, Valérie Gas, cheffe du service politique et son adjoint, Julien Chavanne dans cet épisode.

Emmanuel Macron a mis fin aufaux suspens de sa candidature, le 4 mars, soit juste avant la fin du dépôt des parrainages et l'annonce de la liste officielle des candidats : « C'était une stratégie délibérée dès le départ pour Emmanuel Macron, de rentrer en campagne le plus tard possible, explique Valérie Gas dans Témoins d'actu ».
Plusieurs scénarios ont circulé, une annonce au mois de janvier après l'entrée de la présidence française dans le conseil de l'Union européenne, puis février, une fois atténuée la crise sanitaire et la guerre en Ukraine est aussi venue bouleverser cet agenda. « Emmanuel Macron s'est fait prendre à son propre jeu, poursuit Valérie, et du coup, il a théorisé la campagne version Macron 2022. C'est président avant tout parce que la guerre en Ukraine est toujours là ».
Pour ses adversaires, les choses sont un peu différentes. « Ils étaient déçus qu'il rentre si tard dans l'arène, explique, Julien Chavanne. Il y a un réel mécontentement de ceux en tout cas qui peuvent postuler au second tour. Ils continuent de défendre leurs positions, mais pour se différencier les uns des autres. Marine Le Pen (la candidate du rassemblement national) fait campagne en miroir inversé à Éric Zemmour (le candidat du parti Reconquête) ».
La guerre en Ukraine a vraiment marqué un tournant : « Cela oblige tous les autres candidats à se positionner », dit Valérie. Julien poursuit : « Ils se sont retrouvés coincés. Comment taper sur le chef de l'État qui défend l'unité ? Éric Zemmour a été particulièrement fragilisé pour ses ambiguïtés avec Vladimir Poutine ».
Comme à chaque scrutin, la peur de l'abstention est toujours bien présente même dans le camp du président de la République : « C'est un peu le double effet de cette campagne, explique Valérie, que les gens se disent : finalement, je n'ai pas vraiment besoin d'aller voter puisque de toute façon, il va repasser ». Du côté des adversaires du président sortant, « la crainte est du côté de Jean-Luc Mélenchon (candidat de la France Insoumise) et de Marine Le Pen, dit Julien, car tous les deux puisent leur électorat dans les catégories populaires qui sont celles qui s'abstiennent le plus. Tous les deux accusent d'ailleurs Emmanuel Macron d'être en partie responsable de cette possible abstention, car il ne fait pas campagne ».
C'est la quatrième fois que Valérie Gas suit une campagne présidentielle en tant que journaliste, la deuxième pour Julien Chavanne et tous les deux s'accordent aussi pour dire que les réseaux sociaux sont désormais des outils de campagne. « Peut-être moins que ce que l'on croirait, nuance Valérie, mais il est certain que les candidats ne peuvent plus faire l'économie d'y être présents ». Et Julien de poursuivre, « Éric Zemmour en a fait une véritable arme de mobilisation. Ses militants sont très actifs sur les réseaux, ils chassent en meute sur Twitter ».
Et à la question de savoir si cela change le métier de journaliste politique, tous les deux sont unanimes : « Sur les réseaux sociaux, les réactions à la moindre déclaration politique sont instantanées, nous sommes au bout de la chaîne et nous sommes obligés de pédaler pour garder le rythme ».
►À regarder également : La minute de campagne
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