Témoins d'actu

Présidentielle 2022: drôle de campagne, drôle d'élection et maintenant, drôle de quinquennat?

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Le 24 avril 2022, les Français ont réélu Emmanuel Macron, président de la République avec 58,5 % des suffrages exprimés. Son adversaire Marine Le Pen a obtenu 41,5 % des voix. 28 % des électeurs inscrits se sont abstenus. Emmanuel Macron a assuré que son second mandat ne serait pas « la continuité du quinquennat qui s’achève ». Marine Le Pen a estimé que son score représentait « une éclatante victoire ». Que veulent dire ces déclarations ? Dans cet épisode, on en discute avec Valérie Gas, cheffe du service politique de RFI et son adjoint, Julien Chavanne. 

Emmanuel Macron, devant ses partisans, le soir de sa réélection pour un second mandat de président de la République, le 24 avril 2022.
Emmanuel Macron, devant ses partisans, le soir de sa réélection pour un second mandat de président de la République, le 24 avril 2022. © REUTERS - GONZALO FUENTES
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Dans cet épisode de Témoins d'actu, Valérie Gas commence par nous expliquer que si dans le camp d'Emmanuel Macron tout a été fait pour dire que rien n'était joué avant le second tour, « on affichait plutôt une forme de sérénité » avant les résultats. Quand du côté de Marine Le Pen, dit Julien Chavanne, « c'était plutôt de la résignation. Marine Le Pen avait prévu deux discours, l'un pour la défaite, l'autre pour la victoire. Il y avait aussi une grande parade qu'elle espérait faire, jusqu'à la place de la Concorde entourée de bus. On a appris que ces bus, avaient été annulés la veille du résultat ».

Si Marine Le Pen a de nouveau échoué dans cette course à l'Élysée, elle réalise son meilleur score en trois participations. « Quand on interroge ses conseillers, dit Julien, ils nous disent qu'elle avait tout l'ensemble du système face à elle, mais que si cela continue comme cela, dans cinq ans, la victoire sera là ». Valérie poursuit : « Elle est restée dans sa stratégie de campagne, avec une vraie posture de présidentialisation et de ce point de vue là, elle est montée en grade, mais je pense que si elle n'a pas gagné, c'est que les Français n'ont pas, à ce stade, envie d'élire une candidate d'extrême droite ». Mais ajoute-t-elle : « Les dés ne sont pas jetés, la politique française est pleine de surprises, laissons ce quinquennat avoir lieu et on fera les comptes dans cinq ans sur cette percée de l'extrême droite ».

Ce score de Marine Le Pen, ajouté à celui de l'abstention, risque quand même de gêner Emmanuel Macron. « Cela veut dire quelque chose des divisions, de la colère et du découragement de certains qui ne croient plus en rien, qu'ils ne croient plus en lui. Il ne faut pas oublier qu'Emmanuel Macron suscite beaucoup d'animosité et il va devoir gérer cela pendant ce quinquennat qui ne s'annonce pas de tout repos ».

À la question de savoir pourquoi il changerait, puisque la constitution l'empêche de se représenter pour un troisième mandat, Valérie répond : « Il y a une question d'image, une question de vision de soi-même et de la France et il veut marquer son passage sur ce deuxième quinquennat et il ne peut pas remettre (comme au moment des gilets jaunes) une partie de la France dans la rue ».

A-t-on des chances de revoir le vote contestataire, lors des élections législatives, les 12 et 19 juin prochains ? « Marine Le Pen aimerait enfin avoir un groupe, dit Julien. Plus elle aura de députés, plus elle pourra peser. Dans son camp, on affirme avoir des candidats dans toutes les circonscriptions. Des accords avec des candidats du parti Reconquête d'Éric Zemmour ne sont pas exclus ». « Les législatives, représentent une équation différente, dit Valérie. Il y a l'ancrage du terrain d'un certain nombre de partis qui va jouer. Des députés vont pouvoir faire campagne sur leur propre nom, mais de là à dire qu'Emmanuel Macron a une forte probabilité de ne pas avoir une majorité à l'Assemblée nationale, je pense que c'est peu probable ».

Et les partis traditionnels dans tout ça ? « Les deux grands partis que sont Les Républicains et le Parti socialiste sont complètement laminés. Tous les deux comptent sur leur ancrage local pour ne pas disparaître tout à fait. Cela sera plus facile à gauche, dit Julien, en se rattachant à la France Insoumise qui reste un parti d'opposition, que pour Les Républicains qui vont se faire « manger » par Emmanuel Macron et qui ne seront plus dans l'opposition. Le post Macron sera compliqué à droite ».

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