Comment on raconte le quotidien des militaires ukrainiens sur le front de l'Est

Sievierodonetsk est depuis plusieurs semaines le théâtre de violents combats entre l'armée ukrainienne et les soldats russes. Sébastien Németh, journaliste à RFI et Jad El Khoury, ingénieur du son, étaient en reportage dans la région de cette ville stratégique de l'est de l'Ukraine. Ils ont pu se rendre au plus près de la ligne de front avec les soldats ukrainiens. Ils racontent la détermination des militaires et leur quotidien sur les bases arrière.

Soldat ukrainien sur le front appartenant au bataillon Karpatska Sich, le 1er juin 2022. © Sébastien Németh/RFI

Dans cet épisode de Témoins d'actu, Sébastien Németh et Jad El Khoury expliquent que les militaires ukrainiens reçoivent beaucoup de demandes de médias pour les accompagner sur le terrain. Certaines sont refusées, mais de manière générale, les soldats veulent que cette guerre soit montrée et relayée.

Nous échangeons sur l'engagement du peuple ukrainien pour gagner ce conflit. Cette détermination se ressent aussi chez les soldats : « Les militaires ukrainiens ne cessent de répéter que c'est leur terre, leur pays et qu'ils vont combattre jusqu'au bout. L'engagement des civils auprès de cet effort de guerre est aussi remarquable, qu'il s'agisse des enfants, des femmes, des hommes, ils sont prêts à tout pour gagner cette guerre ». 

De citer également en exemple le nombre important de volontaires qui se sont engagés auprès des militaires de carrière, certains viennent parfois de très loin : « Nous avons rencontré des Péruviens, des Brésiliens, des Colombiens. Ils avaient tous vu dans leurs pays respectifs, des images de cette guerre, des civils tués, des violences et ils ont été choqués. Ils ont tout lâché, tout abandonné, parfois vendu leur maison pour se retrouver en Ukraine sans même parler la langue et l'alchimie fonctionne ».

C'était la troisième fois que Jad effectuait une mission de reportage en Ukraine et il témoigne aussi de l'évolution sur le terrain : « J'ai vu plus de destructions, moins de civils, les bombardements sont devenus plus intenses. Certaines villes sont désormais inaccessibles. J'ai aussi constaté qu'il y avait plus de pénuries d'essence, plus de coupures d'électricité et d'eau ». 

Tous les deux soulignent l'importance de travailler en binôme sur ce type de terrain : « C'est indispensable pour deux choses, explique Sébastien. Le côté technique avec les prises de son et le mixage qui sont essentiels pour la qualité des reportages et l'aspect sécuritaire ». « Avec Sébastien, dit Jad, nous faisions des points réguliers avant chaque départ sur les zones dangereuses. Pendant qu'il s'occupe de faire ses interviews, je m'occupe aussi de l'aspect sécurité. Je regarde si tout va bien et combien de temps nous passons sur le terrain, si je sens que c'est trop long et que le risque sécuritaire grandit, je l'informe qu'il faut y aller, qu'il faut partir ».

► Pour compléter cet épisode, vous pouvez écouter les reportages de Sébastien Németh et Jad El Khoury.

• Ukraine: l'enfer d'un front à l'autre
• Guerre en Ukraine: sur la ligne de front, avec le bataillon de volontaires Karpatska Sich
• Donbass: la colère des soldats ukrainiens du front

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