Italie: pourquoi dit-on que l'extrême droite est aux portes du pouvoir?
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Dimanche 25 septembre, les Italiennes et les Italiens se rendront aux urnes pour désigner leur nouveau Parlement. Des élections anticipées après la démission, du Premier ministre, Mario Draghi en juillet dernier. Pourquoi dit-on que l'extrême droite est aux portes du pouvoir ? De retour de reportage, nous en discutons avec Juliette Gheerbrant, journaliste au service international de RFI.

Juliette Gheerbrant était en reportage dans le centre de l'Italie, en Emilie-Romagne. Dans cet épisode de Témoins d'actu, elle raconte que ce bastion de la gauche italienne est de plus en plus grignoté par la droite : « C'est une gauche en ordre très dispersé qui se présente à ces élections face à une droite très unie entre Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, la Ligue de Matteo Salvini et Fratelli d'Italia (Frères d'Italie) de Giorgia Meloni ».
Une coalition, dans laquelle Fratelli d'Italia fait figure de grand favori pour ces élections, le parti est crédité de 25 % des intentions de vote dans les sondages. « Giorgia Meloni, explique Juliette Gheerbrant, s'est toujours tenue à un rôle d'opposition. Lorsqu'il y a eu un gouvernement d'Union nationale, début 2021, elle n'a pas voulu y participer, donc aujourd'hui, Fratelli d'Italia se présente comme la seule force d'opposition qui n'ait pas mis les mains dans le cambouis. Évidemment, ça séduit ».
Reste que l'abstention s'annonce assez forte, autour de 40 % : « Il y a beaucoup d'incertitude et de lassitude. Les électeurs n'en peuvent plus de ces gouvernements qui chutent tout le temps, des gouvernements techniques avec des gens de différents partis qui s'entendent, puis qui ne s'entendent plus. Quasiment tous ceux à qui je parlais, me disaient qu'ils n'avaient plus confiance ».
Les Italiens pointent aussi régulièrement du doigt leur système électoral complexe : « Même certains hommes politiques ont du mal », raconte Juliette. Et si la coalition de droite a l'assurance de l'emporter, la formation d'un gouvernement restera difficile : « Personne ne pourra gouverner seul et l'inconnu, pour le moment, réside dans le fait de savoir si les deux partis d'extrême droite, Fratelli d'Italia et la Ligue auront suffisamment de voix pour former un gouvernement sans Forza Italia ». Les divergences de ces partis de droite au niveau international et européen pourraient aussi compliquer la donne.
À la question de savoir si les Italiens ne sont pas effrayés à l'idée de porter au pouvoir la formation post-fasciste de Giorgia Meloni, notre journaliste répond « Je dirais plutôt non. J'ai rencontré des profils étonnants. Une dame m'a dit, je vote pour elle parce que c'est une femme. Une autre, parce que c'est la seule qui n'a pas été au gouvernement donc on va essayer. De façon générale, les gens pensent que le fascisme, c'est fini et que Giorgia Meloni ne pourra faire n'importe quoi ».
►À écouter aussi : Législatives en Italie: du désenchantement à la tentation de l’extrême
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