La salinisation des sols, un risque pour le maraichage au Bénin
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Selon un rapport publié en 2024 par la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la salinisation des sols touche près de 1,4 milliard d’hectares de terres dans le monde. Les terres agricoles sont également concernées, car l’excès de sel dans le sol peut faire chuter les rendements des cultures. Au Bénin, certains maraichers voient leur rendement baisser d’année en année. Les causes de la salinisation des sols sont multiples.

D’abord les causes naturelles, quand l’eau de mer pénètre dans les nappes phréatiques, ou encore l’eau de pluie qui finit par effriter des roches laissant au passage des traces de sel. Il y a également les causes dues aux activités humaines. Par exemple l’irrigation des cultures avec de l’eau de mauvaise qualité ; ou leur sur-fertilisation ; c’est-à-dire quand les plantes reçoivent plus d’engrais que nécessaire.
Conséquences : elles flétrissent, se dessèchent et les racines s’abîment ; ce qui entraîne une baisse des rendements pour les producteurs. Ces sols affectés par la salinisation peuvent aussi être à l’origine des déplacements de populations qui ne peuvent plus cultiver leurs terres, déplore Hermann Projdinoto, chercheur béninois en physiologie végétale et biotechnologie à l’Université de Jérusalem. Cependant, la salinisation n’est pas forcément néfaste pour les sols quand elle ne dépasse pas un certain seuil, puisque les plantes ont aussi besoin de sels minéraux pour leur croissance.
L’excès de sel dans le sol est un risque pour l’agriculture, mais des solutions existent, par exemple la réhabilitation du sol par des méthodes spécifiques notamment l’infiltration de l’eau non-salée dans la terre. Mais il y a d’autres solutions comme cultiver des plantes qui s’adaptent mieux aux sols salins, selon Hermann Prodjinoto. « On a identifié une variété d’amarante qui tolère la salinité et quand on la cultive sur un sol salin, cela augmente son niveau de vitamine A et de vitamine B2 », affirme-t-il. Mais l’amarante n’est pas la seule plante qui offre cette possibilité. « Il y a le riz sur lequel j’ai travaillé plusieurs années. Nous avons aussi identifié plusieurs variétés de riz que nous avons pu cultiver avec des agriculteurs », ajoute Hermann Prodjinoto. Les recherches sur ces variétés et sur d’autres espèces se poursuivent à l'Université d'Abomey-Calavi, au Bénin, avec des laboratoires africains et belges.
Invité : Hermann Prodjinoto, chercheur béninois en physiologie végétale et biotechnologie à l’Université de Jérusalem. Il a publié plusieurs travaux sur la salinisation des sols.
Radio partenaire : Centrale Fm à Sokodé, au Togo
Programmation musicale : Victor Démé, Djilon.
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