Comment dit-on « craquement » en yoruba (Bénin) ? Le mot n‘est pas polysémique, comme en français… Sinatou Saka, journaliste à RFI, évoque ce qui craque dans sa langue maternelle et les réminiscences que le mot fait remonter en elle.

Sinatou Saka est journaliste web et cheffe de projet éditorial des podcasts de toutes les chaînes du groupe de France Médias Monde : RFI, Monte-Carlo Doualiya et France 24. Sinatou a aussi cofondé le collectif Idemi Africa qui souhaite promouvoir la présence des langues africaines sur Internet.
Tout craque en français : le plancher, le glacier, le bois, les doigts, les gens… ; en yoruba, seules les personnes craquent, de joie ou de tristesse…
Tous les épisodes de la série
La série « Les sons pour le dire » réunit six épisodes d ’« Ecouter le monde », consacrés au vocabulaire sonore en plusieurs langues. Comment traduit-on craquement en yoruba, souffle en persan, murmure en arabe, silence en roumain, fracas en espagnol ou cri en japonais ? Et quelle signification, commune ou différente, portent ces mots dans ces langues ? A l’écoute d’interlocuteurs bilingues, Monica Fantini propose une petite exploration poétique de sons et de sens.
- Les sons pour le dire – Craquement
- Les sons pour le dire – Souffle .
- Les sons pour le dire – Cri
- Les sons pour le dire – Murmure
- Les sons pour le dire – Fracas
- Les sons pour le dire – Silence
Présentation de la série : Les sons pour le dire
Au-delà de leur sens, le son des mots évoque ce qu’ils traduisent. Si la poésie se joue depuis la nuit des temps de leurs sonorités, où celles-ci puisent-elles leur source ? Comment les mots se (re)composent-ils d’une langue à l’autre ? Gardiens de la mémoire de celui qui les énonce, ils disent la vie ici et ailleurs. Cette série se propose d’explorer un lexique choisi et de confronter les mots à leur résonance en français et dans une autre langue. Chaque épisode raconte l’usage d’un mot, ses correspondances et ses différences, à travers le ressenti d’invités bilingues.
Genèse d’une idée en deux langues
Le vent dans les dunes du désert, le chant des lémuriens, les cornes de brume dans un port encore jamais visité… Par l’écoute, j’ai découvert des sons étranges à mes oreilles et familiers à d’autres. Le son donne accès au réel de manière charnelle. Il suscite l’imaginaire et éveille l’inconscient par sa vive présence invisible.
Dans mon travail à la radio et pour la plateforme Ecouter le monde j’écoute, j’enregistre et je reçois des sons du monde entier, souvent en faisant l’expérience de la première fois. Le lointain devient proche, l’inconnu intime. Incompréhensibles, les langues étrangères aussi deviennent accessibles grâce à leur mélodie. Chaque langue est un son, mais aussi une façon d’appréhender le réel, avec son cortège de souvenirs ancrés dans des lieux. Je le sais, car j’appartiens à deux langues : l’italien et le français. C’est pourquoi j’ai eu envie de mettre en miroir un mot d’une langue à l’autre, par le son et le sens, et d’interroger ceux qui, comme moi, vivent entre deux langues. Craquement, murmure, silence, fracas, souffle, cri… : chacun de mes invités racontera l’histoire que lui évoque un mot, en version bilingue.
Ecouter le monde : une plateforme participative
Ecouter Le Monde est une émission radiophonique en miniature, en réécoute en podcast ici, mais aussi une plateforme sonore participative consacrée à l’écoute. Elle archive et met à disposition en libre accès plus de 200 enregistrements sonores envoyés du monde entier, mais aussi des cartes postales sonores et des publications. Les extraits sonores de cette chronique sont à retrouver sur La carte des sons de la plateforme.
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