Présidentielles à Taïwan: «Nous devons être unis face à la menace chinoise»
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À moins de deux semaines de l'élection présidentielle taïwanaise - le scrutin aura lieu le samedi 13 janvier 2024 -, une élection capitale est prévue pour cet archipel, qui vit sous la menace d'une invasion chinoise. Le président chinois Xi Jinping répète que la Chine serait « sûrement réunifiée ». Samedi dernier 30 décembre 2023 dernier, les trois candidats à la présidence taïwanaise se sont affrontés lors du traditionnel débat télévisé, et les échanges ont surtout tourné autour des rapports avec la Chine.
Des échanges assez tendus, en particulier sur la question du rapport à la Chine, au cœur de la campagne. C'est le vice-président William Lai qui a attaqué le premier. Lui est candidat à la succession de la présidente en exercice, Tsai Ing wen.
Le parti démocrate progressiste estime que Taïwan est déjà un pays indépendant. Il s'en est donc pris à son adversaire du parti nationaliste chinois : « Vous êtes pro-Chine, a-t-il lancé, si vous êtes élus, tous nos efforts pour renforcer notre défense militaire seront mis à l'arrêt. Nous devons être unis face à la menace chinoise ».
Son adversaire a bien sûr répliqué, le parti nationaliste chinois propose de reconnaître l'appartenance théorique de Taïwan à la Chine, mais il refuse d'être dirigé par Pékin, assure-t-il : « Vous, William Lai, vous êtes un soutien de l'indépendance de Taïwan, a-t-il en retour accusé. Et c'est à cause de cela que la Chine a augmenté ses manœuvres militaires, et envoie régulièrement ses avions nous harceler ».
Dialoguer avec Pékin
Ke Wen Zhe, troisième dans les sondages, a tenté de défendre une troisième voie : « Taïwan devrait être une passerelle et non un pion entre la Chine et les États-Unis ».
Le candidat du parti au pouvoir a terminé en accablant ses deux adversaires : « Vous nous faites porter la responsabilité des tensions avec Pékin, alors que l'unique responsable, c'est la Chine ».
Derrière les attaques de façade, plusieurs points communs se sont dégagés entre les candidats. D'abord, l'espoir de pouvoir dialoguer avec Pékin : « Tant que l'échange se fait sur un pied d'égalité, la porte de Taïwan sera toujours ouverte », a assuré le candidat du parti démocrate progressiste.
Moins de 5% des Taïwanais soutiennent l'unification
Le renforcement de la défense militaire de Taïwan a également été soutenu par tous les candidats, avec pour objectif de « dissuader » la Chine de passer à l'action. Un objectif répété à plusieurs reprises lors du débat. Les trois prétendants ont enfin rejeté le projet d'annexion voulu par Pékin.
Les candidats ont aussi débattu sur d'autres sujets : le prix de l'immobilier, le cheval de bataille du troisième parti, alors que le rapport entre les salaires et les prix du logement est à Taïwan parmi les plus élevés au monde.
La sortie de l'énergie nucléaire, souhaitée par le parti démocrate progressiste, a par ailleurs fait débat, tout comme le maintien de la peine de mort, fermement défendu par le parti nationaliste chinois.
Reste à voir l'effet du débat sur les sondages. Pour l'heure, le parti démocrate progressiste conserve une avance confortable. Les élections législatives, en revanche, pourraient être beaucoup plus serrées.
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