Chine: «kemusan», la «danse du permis de conduire» qui fait bouger les réseaux sociaux
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C'est une chorégraphie devenue virale en Chine. Kemusan, que l’on peut traduire par la « danse du permis de conduire », remue les réseaux sociaux chinois en ce moment dans l'Empire du milieu.
De notre correspondant à Pékin,
Il faut un peu de souplesse pour pratiquer cette danse qui a animé les écrans des smartphones en Chine ces dernières semaines. On doit notamment balancer les genoux et les chevilles sur le côté et puis faire une sorte d’hélicoptère très vite avec les mains et les poignets. Une danse qu’on a vu pratiquer partout dans les restaurants, sur les trottoirs, dans les bureaux... Un phénomène qui remonte à novembre 2023.
Des utilisateurs de Douyin – l’équivalent chinois de YouTube – ont posté leur chorégraphie. Et, ça a été instantanément une vraie traînée de poudre : le geste a alimenté une vague de défis sur internet, mais aussi dans la vraie vie. Les serveurs d’une chaîne célèbre de fondue chinoise n’hésitant pas par exemple à pratiquer cette danse kemusan pour divertir les clients. Ce qui, à la longue, peut lasser d’ailleurs.
La « danse du permis de conduire »
Littéralement, kemusan signifie « sujet 3 », pour le troisième sujet de l’épreuve du permis de conduire en Chine. Ce qui peut sembler déroutant, c’est vrai : quel rapport entre la danse et le code de la route ? C’est là qu’on a une première version sur l’origine de cette chorégraphie très freestyle : un candidat qui venait d’obtenir son permis aurait dansé de cette manière en sortant de l’auto-école et, c’est resté.
Une autre version, vraisemblablement plus plausible, fait valoir que cette danse est devenue populaire dans le Guangxi en 2021, lors des cérémonies de mariage. Tous les habitants de cette province du sud de la Chine ont dû s’y mettre. Pour un mariage réussi, il fallait passer « 3 tests » : chanter les chansons du folklore local, manger des nouilles de riz et danser le kemusan.
Un phénomène local
La danse du permis n'a pas traversé les frontières chinoises, ou alors pas de manière virale. Mais lors de la finale du WDSF GrandSlam, un événement de la Fédération mondiale des sports de danse en décembre dernier à Shanghai, Khrystyna Moshenska et Marius-Andrei Balan ont fait une kemusan devant le public.
On a eu aussi droit à la « danse du permis » à la fin d’une représentation du Lac des cygnes dans la province du Liaoning, cette fois à l’extrême nord du pays. La troupe russe du ballet de Tchaïkovski a, là aussi, interprété la « danse du permis », pendant le rappel. Mais on n’est pas dans un phénomène planétaire façon Macarena ou Gangnam Style, la célèbre « danse du cheval » coréenne qui avait enflammé le web mondial il y a une décennie.
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