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Tournée dans le Pacifique du Premier ministre chinois Li Qiang: entre normalisation et défiance

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Ce week-end et jusqu’au 20 juin, le Premier ministre chinois Li Qiang entame une tournée régionale placée sous le signe de la normalisation et du renforcement des relations commerciales avec trois pays : l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la Malaisie. En toile de fonds, la sécurité dans le Pacifique, où la Chine renforce sa présence militaire et étend son influence, alimentant la défiance de Wellington et Canberra.

Le Premier ministre chinois Li Qiang, à Jakarta, en Indonésie, le mercredi 6 septembre 2023.
Le Premier ministre chinois Li Qiang, à Jakarta, en Indonésie, le mercredi 6 septembre 2023. AP - Adi Weda
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Une certitude au sujet de cette visite du chef du gouvernement chinois - présentée comme historique - tous les acteurs chercheront à tirer des bénéfices commerciaux lors des échanges

La Chine en plein ralentissement économique, multiplie les ouvertures pour accéder à de nouveaux marchés et renforcer les liens économiques existants ; elle est dans le même temps le principal partenaire commercial pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Avec l’Australie, les relations se sont nettement améliorées depuis l’arrivée du gouvernement travailliste. En 2020 Canberra avait demandé une enquête sur l’origine de la pandémie de Covid-19, provoquant l’ire de Pékin qui jugeait cette décision politique. S’en est suivie l’exclusion du fournisseur Telecom Huawei du réseau 5G australien.

En représailles, la Chine avait relevé les taxes sur le vin, le bœuf et l’orge australien, engendrant des pertes colossales, de plusieurs dizaines de milliards de dollars, rien que pour les produits agricoles et les minéraux australiens. Depuis novembre et la visite du Premier ministre australien Anthony Albanese à Pékin, place à la normalisation. Pékin a levé la plupart des barrières commerciales et espère renforcer la confiance avec un pays/continent fournisseur de matières premières, dont des terres rares et du lithium.

Même son de cloche pour Wellington qui espère renforcer sa coopération avec la Chine, friande de viande, de vin et de lait néo-zélandais. À noter aussi que c’est la première visite d’un chef de gouvernement chinois depuis sept ans, aussi bien en Australie qu’en Nouvelle Zélande.

Les craintes de déstabilisation par la Chine ou d’affaiblissement de la sécurité régionale s’inviteront aussi dans les discussions...

Après des années de partenariat avec Pékin, les relations se sont tendues avec la Nouvelle-Zélande. Le nouveau gouvernement conservateur dirigé par Chris Luxon a resserré ses relations avec Canberra et Washington. L’Australie fait partie du pacte de sécurité Aukus, signé avec les États-Unis et le Royaume-Uni, un accord qui inclut la livraison à Canberra de sous-marins à propulsion nucléaire, perçu comme une menace par Pékin.

Cette tournée de Li Qiang sera par conséquent un jeu d’équilibriste, où chaque pays cherchera à défendre ses intérêts nationaux, préserver ses alliances stratégiques tout en essayant d’instaurer un climat de confiance favorable aux affaires. En Malaisie, en revanche pas de défiance, les deux pays célébreront le cinquantenaire des relations diplomatiques et l’année de l’amitié sino-malaisienne.

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