Aux Philippines, une association se charge du Noël des enfants de rues de Manille
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Aux Philippines, Noël est le moment le plus important de l’année. Avec une population de 90 % de chrétiens dans le pays, les Philippins détiennent le record de la plus longue célébration de Noël du monde : ils commencent à décorer leurs maisons et à chanter dans les rues dès le mois de septembre. Cette longue période est aussi l’occasion de faire preuve de charité. Maria Cristina Benal, qui a monté l’association Share a hope avec sa famille, distribue tous les jours des repas chauds et des cadeaux aux enfants des rues de Manille.
De notre envoyée spéciale à Manille, Nemo Lecoq-Jammes
Dans le jardin de Maria Cristina Bernal s’entassent des paquets de couches, des boîtes de médicaments et des cartons remplis de cadeaux. Ils sont emballés par ses enfants et ses petits-enfants pour la distribution du jour. La petite équipe est rapide, c’est devenu une habitude : tous les jours depuis le 15 novembre, et jusqu'au 24 décembre, ils partent dans les rues de Pasig, au sud-est de Manille, pour les distribuer aux enfants des rues.
Selon l’Unicef et les ONG locales, ils seraient au moins 250 000 enfants à dormir dehors. Et la plupart d’entre eux ont moins de 15 ans.
Mère célibataire de six enfants, Mari Cristina Benal subventionne de sa poche les actions de l’association Share-a-hope qu’elle a créé il y a cinq ans : « On cible 100 enfants aujourd’hui. Parfois, on peut monter à 500 repas par distribution, cela dépend des endroits. On sait qu’on ne pourra pas les maintenir en bonne santé, mais au moins, on sait qu’ils ont mangé avant d’aller dormir ».
L’association de la petite famille commence à être bien connue à Manille. Dès l'arrivée de la camionnette à l’effigie de Share-a-hope, des dizaines d’enfants se mettent en ligne devant la portière, impatients de découvrir les surprises de Noël. Aujourd’hui, chacun d’entre eux aura un tee-shirt, « de couleur moka, car c’est la couleur porte-bonheur de l’année 2025 » explique Maria Cristina, un sac rempli de chips et de bonbons, et une peluche.
En guise de remerciements et pour s’occuper dans la file d’attente, les enfants se mettent à chanter des chansons de Noël, sous l’œil attendri de l’équipe de bénévoles. La chorale est une autre tradition de Noël aux Philippines. Chaque occasion est bonne pour chanter en échange de quelques pièces dans les rues de Manille.
Très vite, les stocks de nourriture et de cadeaux se vident. Quelques enfants repartiront bredouilles. « C’est triste, car tout le monde n’a pas pu avoir quelque chose. Bien sûr, nos ressources sont limitées », regrette Angelina Bernal, la fille aînée de Maria Cristina.
De quoi motiver Maria Christina à s’engager davantage. Il y a un an, elle a quitté son travail d’assistante médicale pour se consacrer entièrement à son association. Son rêve, créer officiellement une ONG pour recevoir de l’aide du gouvernement.
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