Sécurité alimentaire et autosuffisance ne sont pas synonymes

L’Afrique pourra-t-elle un jour se passer des importations de riz ? Les besoins, surtout en Afrique de l’Ouest, ne cessent de croître. Et si la production augmente, ce n’est pas assez pour satisfaire l’appétit des consommateurs.

Au grand marché de Dantokpa, à Cotonou, on trouve beaucoup de marques de riz asiatique, mais peu de riz béninois. RFI/Aurore Lartigue

Vous vous en souvenez peut-être, il y a trois semaines, nous avions évoqué dans cette émission les difficultés que rencontre l’Afrique de l’Ouest pour atteindre l’autosuffisance en riz. La région est l’une des principales importatrices de riz au monde et depuis longtemps, la question des importations se pose. Cette question, nous l’avions bien sûr soulevée, il y a trois semaines, avec nos invités. Mais à la fin de l’émission, une fois les micros fermés, deux de ces invités m’ont dit leur sentiment de ne pas avoir dit tout ce qu’ils avaient à dire. C’est la raison pour laquelle nous redonnons aujourd’hui la parole à ces deux invités pour aller plus au fond des choses peut-être. En particulier, voir si l’autosuffisance en riz, objectif affirmé de tous les gouvernements de la région est un bon moyen pour garantir la sécurité alimentaire des populations.

► À écouter aussi : Éco d'ici éco d'ailleurs : Dis l'Afrique, c'est loin l'autosuffisance en riz ?

- Njack Kane, un ancien trader de riz sur la place de Genève. Aujourd’hui, vous vivez à Accra d’où vous nous parlez et où vous avez créé la société Intervalle que vous dirigez. Vous êtes, par ailleurs, directeur des Relations extérieures de la fondation John Kufuor.

- Patricio Mendez del Villar, économiste au CIRAD, le Centre de recherche agronomique pour le développement, à Montpellier. Il anime également l’Observatoire du riz, Osiriz.

Au cours de cette émission, des reportages : Kaourou Magassa à Bamako au Mali, François Hume-Ferkatadji à Abidjan en Côte d’Ivoire et Loicia Marcial à Brazzaville, en République du Congo en Afrique centrale.

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Selon les chiffres gouvernementaux, au Mali, 30% de la production céréalière est consacrée au riz. Fort de son potentiel en terre arable et grâce à l’irrigation du fleuve Niger, le pays se rêve en puissance agro-industrielle. Mais, les défis sont nombreux.

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EDI EDA 12/12 Riz REP Mali

Reportage à Bamako de Kaourou Magassa

En Côte d'Ivoire, pour bien marquer l'importance du sujet, un ministère de la « Promotion de la riziculture » a été créé l'an dernier. La production locale ne couvre que 60 % de la consommation nationale. Les investissements privés et publics dans ce secteur vont atteindre plus de 1 000 milliards de francs CFA, soit un milliard cinq cent millions d'euros pour la campagne 2021. Objectif : atteindre l’autosuffisance d’ici 2025, et devenir un pays exportateur à l’horizon 2030.

03:13

EDI EDA 12/12 Riz REP Cote d'Ivoire

Reportage à Abidjan de François Hume-Ferkatadji

En Afrique centrale, le Congo-Brazzaville dépend, pour l’essentiel, des importations alimentaires pour se nourrir. Avec une bonne pluviométrie, au moins 10 millions d’hectares de terres arables et 60% du territoire couverts par la forêt, le Congo a tout le potentiel pour développer une agriculture et nourrir une population congolaise estimée à cinq millions d’âmes. Et pourtant la production locale ne suffit pas. Les politiques nationales initiées pour une autosuffisance alimentaire n’ont pas été concluantes.

02:27

REP ECO D'ICI 12/12 Congo Brazza

Reportage à Brazzaville de Loicia Martial