Odiora, les prothèses auditives devenues des accessoires de mode de Nathalie Birault
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Cette semaine, design et appareils auditifs. Nathalie Birault est la fondatrice d’Odiora. Avec ses créations inventives, elle valorise le port de prothèses auditives. Pour la créatrice, c’est un moyen de parler de la surdité aux autres. Elle désire rompre l’isolement des malentendants face à leur handicap invisible et donc souvent incompris.
Le fait que je sois sourde a sur-développé ma sensibilité, mon regard. C’est dans les difficultés qu’on peut trouver d’autres idées qui permettent d’aller plus loin, de continuer son chemin
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Nathalie Birault est la fondatrice d’Odiora, marque de bijoux pour prothèses auditives.
« Odiora cela ressemble à "iaorana" qui veut dire bonjour en tahitien. C’est un mélange aussi d’audio et d’aura, c’est ce que peut dégager une personne. »
Nathalie Birault a découvert sa surdité à l’âge de 12 ans. En pleine adolescence, il lui a été très difficile d’accepter les appareils auditifs. Elle se les approprie, donc, en les personnalisant. Diplômée des Beaux-Arts et avec un bac +5, c’est tout de même compliqué pour Nathalie Birault de trouver un emploi qui prenne en compte son handicap.
Changer le regard sur la surdité
Quand la surdité prend le dessus, elle fait le choix de mettre des implants. Elle a besoin d’entendre.
En 2016, elle lance sa marque, Odiora, pour se sentir utile et changer le regard sur la surdité en partant de son vécu.
« Pour accepter ces gros appareils, j’ai cherché tout ce qui était positif dans ma vie, je me suis rappelé d’un voyage que j’ai fait à Tahiti en 2000. Les habitants utilisent la fleur de Tiaré, posée à l’oreille pour communiquer sans parler. Je me suis dit que c’était un symbole plein d’élégance pour communiquer, un signe distinctif pour parler de la surdité sans faire peur. J’ai fait les premiers bijoux en forme de fleurs et un jour j’ai offert mon bijou à une petite fille malentendante et à partir du moment où je l’ai posé sur son appareil auditif, elle a changé de posture complètement », raconte Nathalie Birault.
« Cela était un moment d’émotion très fort, je me suis rendue compte que ce n’était pas juste un bijou mais quelque chose qui permettait de redonner confiance en soi aux personnes malentendantes. Cela m’a permis de sortir de mon isolement, d’aller vers d’autres malentendants, de mieux vivre la surdité », ajoute la créatrice d'Odiora.
Plus que des prothèses, des bijoux
Nathalie Birault a fondé une entreprise sociale et solidaire. Elle a choisi un assemblage assez simple pour pouvoir le confier à des travailleurs en situation de handicap. Le choix des matériaux est essentiel.
« Il faut que ce soit des matériaux légers : du satin, du cuir, des choses qui ne vont pas interférer avec le bon fonctionnement des appareils. J’utilise des plumes, des strass, qui font briller l’oreille. Les bijoux ont plutôt tendance à attirer le regard ailleurs que sur l’appareil, sans chercher forcément à le camoufler », conclut Nathalie Birault.
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