100 % création

Imane Ayissi, un grand couturier africain à Paris

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Un parcours atypique, une passion ardente pour la mode et comme modèles : les grands couturiers dont les collections font partie de l’histoire du monde de la mode. Le chemin pour Imane Ayissi a été long et exigeant avant d’accéder en 2020 au club très fermé de la haute couture. Pour la 100e de la chronique 100% création, Imane Ayissi est notre invité.

Imane Ayissi, grand couturier de la marque éponyme
Imane Ayissi, grand couturier de la marque éponyme © Maria Afonso
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 La mode ce n’est pas seulement le vêtement, c’est tout ce qui nous accompagne dans notre vie 

Imane Ayissi, grand couturier de la marque éponyme.

« Je ne voulais pas prendre un autre nom. Imane Ayissi, cela me convient mieux, c’est comme chercher un style. Le style ne se fait pas en deux jours, c’est beaucoup de route. »

Imane Ayissi est né au Cameroun. Très jeune, il se lance dans la danse et le mannequinat. D’abord dans son pays, puis au niveau international. Danseur dans les ballets nationaux, au Cameroun, Sénégal et Guinée. Comme mannequin, il a défilé pour de grandes maisons comme Yves Saint Laurent, Dior ou Lanvin. Attiré depuis toujours par la haute couture, il a présenté son premier défilé à Paris en 1993.

Atelier d'Imane Ayissi
Atelier d'Imane Ayissi © Maria Afonso

Imane Ayssi, réalise des pièces sur-mesure, à la main, et a conservé intacte sa volonté sans faille de mieux faire connaitre le patrimoine textile des pays africains. 

« C’est important. L’Afrique a besoin de cela pour promouvoir les tissus africains que nous connaissons mal comme le Faso Dan Fani du Burkina Faso, les Kentes du Ghana et aussi de Côte d’Ivoire, les raphias du Cameroun, de Guinée équatoriale ou Madagascar, les Adirés du Nigeria, le Mon Mari est Capable du Cameroun. Il y en a énormément. Le monde les connaît mal parce que lorsque l’on parle de la mode africaine, nous ne voyons que les tissus imprimés qui viennent de Hollande. Je ne leur fais pas un procès. C’est une question de rééducation. Même dans ma famille il y a des personnes qui mettent ces tissus-là, mais je l’ai dit à ma mère : "jamais je ne vais te coudre une robe dans ce tissu, je te couds autre chose". »

 

Atelier Imane Ayissi
Atelier Imane Ayissi © Maria Afonso

 

Accéder au club très fermé de la haute couture, un rêve devenu réalité, en 2020, pour Imane Ayissi, avec en prime un rôle d’avant-garde.

« Je n’ai pas envie de ressembler aux autres ou de faire de la copie. Quand j’ai été retenu dans le calendrier officiel, je n’y ai pas cru ! Je me suis dit "ils se sont trompés". J’ai mis une semaine avant de répondre. Le jour du défilé, c’était très émouvant. Tout Paris était là pour m’accueillir. Il n’y avait jamais eu de Noir dans le calendrier officiel de la haute couture. J’étais le premier, donc. C’est une page de l’histoire qui est en train de s’écrire. Je suis entré dans la cour des grands avec mon petit nom. »

 

Atelier Imane Ayissi
Atelier Imane Ayissi © Maria Afonso

 

« Mes clientes ne sont pas forcément des Africaines, même s’il y a de l’argent en Afrique. Pourquoi les Africains n’investissent pas dans le domaine de la mode ? Lorsqu’ils achètent, ils vont plutôt aller chez Dior, Lanvin ou Chanel. Achetez-les, mais achetez aussi local pour permettre aux créateurs africains d’évoluer. »

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