Jenny Braeckman, une artisane d’art tombé en amour devant le feutre
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La " Paris Design Week " a débuté cette semaine. Elle met en avant des créateurs et artisans d’art. À la galerie Joseph se tient l’exposition « oh my laine ! » Nous y avons rencontré Jenny Braeckman, la fondatrice de « Mö créations feutrées ». Ses créations apportent à la décoration un vent poétique. Elle mélange aussi la laine avec d’autres fibres naturelles comme la soie sauvage. Des pièces uniques qui nous relient à la nature.

C’est un besoin de se mettre à la création parce qu’il y a une nouvelle idée que je veux savoir exprimer et faire ressortir sous la forme d’un nouvel objet.
Ainsi parle Jenny Braeckman, feutrière, artisane des métiers d'art, fondatrice de Mö créations feutrées .

" L’origine du nom de la marque remonte à la période de mes études d’archéologie. J’ai rencontré, dans les livres, une déité textile finnoise dont le nom commençait par Mo, le reste n’est pas prononçable parce que je ne connais pas la langue, mais ce mot représentait la pureté, la blancheur et vu que c’était une déité textile cela correspondait au fait que j’utilise la laine. "

Jenny Braeckman, née à Limoges, a grandi à la campagne, proche de la nature donc. Une nature qui nourrit son inspiration. Elle a intégré une école d’arts plastiques et poursuivi par un cursus dans les arts appliqués. À la suite de son baccalauréat, le design d’objet lui semble trop limité ; elle fait alors des études d’histoire de l’art, option archéologie. Jenny Braeckman aime retrouver la marque de ce qui s’est passé entre ses doigts, fascinée par les gestes des potiers, elle travaille comme céramologue. Après quelques années dans cette profession, elle souhaite retrouver la matière et c’est à ce moment qu’elle rencontre la laine feutrée et ses possibilités artistiques et poétiques.
" Souvent les feutriers et feutrières ont mal aux épaules parce qu’il y a un rapport très physique à la matière. Elle peut être foulonnée, quelquefois brassée. C’est très physique, et la façon dont Atsuko Sasaki, une artiste feutrière japonaise, travaillait, c’était une approche plus sensuelle. Cela mettait beaucoup plus de temps, mais le résultat était beaucoup plus fini, plus maîtrisé et surtout il y avait un plus grand respect du corps et de la matière. Cela devenait comme un massage de la laine pour l’emmener là où je souhaitais plutôt qu’une confrontation. À partir de cette nouvelle manière de travailler la laine, j’ai cherché à faire un feutre de plus en plus fin pour obtenir la légèreté et la transparence visible dans mes pièces. Il y a aussi un énorme travail personnel. La création est en continu pour aller encore plus loin avec cette matière, l’amener vers plus de finesse, de délicatesse avec des formes qui sortent de l’ordinaire, ou de ce qui peut être vu habituellement avec le feutre de laine. "

Jenny Braeckman ouvre son atelier en 2019. Le travail de la laine est son support de création. Un travail en plusieurs étapes : exigeant, tactile et sensible.
" Le travail est en plusieurs parties : le travail d’élaboration des patrons ; celui de la pose de la laine en elle-même, puis le travail de feutrage de la laine ; il y a le retrait de l’eau savonneuse par le rinçage ; après le rinçage, il y a le séchage ; une fois que les pièces sont sèches il y a l’application de l’amidon ; cet amidonnage doit sécher, et puis la pièce repasse encore une fois dans une phase de finition. "
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