Dentelle de Caudry, métiers anciens avec Roger Denhez et Agnès Darras
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La 39e édition des Journées du Patrimoine se clôturent ce dimanche. C’est l’occasion de visiter le musée de la dentelle de Caudry. Un musée qui valorise la tradition textile du nord de la France : la dentelle, le tulle et la broderie. Caudry produit depuis plus d’une centaine d’années une étoffe haut de gamme, tissée sur un métier traditionnel Leavers, selon un procédé d’entrelacements de fils issu d’un savoir-faire unique et transmis de génération en génération.
La dentelle de Caudry est d’une finesse et transparence sans pareil. Jusqu’à présent, on n’a pas fait mieux pour reproduire le geste de la dentelière. Roger Denhez et Agnes Darras, tulliste et brodeuse font des démonstrations de leur savoir-faire au musée de la dentelle de Caudry.
Roger Denhez et Agnes Darras, tulliste et brodeuse ont un savoir-faire unique. À Caudry, ville du Nord-Pas-de-Calais, la star c’est le métier Leavers, une machine venue d’Angleterre au siècle dernier. Ces machines produisent un mètre cinquante de dentelle à l’heure, quand tout va bien. Pour s’assurer que ça tourne bien, le tulliste est là. Le tulliste c’est l'ouvrier en charge de la fabrication de la dentelle. Il doit avoir l’œil et être partout pour que l’exécution de la dentelle soit parfaite. Il est aussi le garant du bon fonctionnement du métier Leavers.
Selon Roger Denhez, tulliste, rapidité et concentration permettent au tulliste d’assurer une surveillance de tous les instants des métiers ancestraux et métalliques Leavers. « C’est un savoir-faire, il faut connaître le fils, le nœud, l’écossage (l’écossage, c’est dégager la pièce de métal appelée bobine de son support, appelé chariot), pour cela il faut avoir de la rapidité et cela ne s’apprend pas dans la journée ! Il faut gagner en rapidité au fur et à mesure sur une semaine, un mois, des années. Sur le métier Leavers, il faut être rapide, il y a trois mille quatre-vingt-seize chariots sur le métier et des bobines sur quatre mètres. Il me faut à peu près trois quarts d’heure pour charger le métier mais les premières années je le faisais chariot par chariot, après j’en ai fait dix, puis vingt, puis trente chariots et de plus en plus vite. Il faut des années d’expérience pour acquérir cette rapidité. Il faut persévérer ! »
Le savoir-faire a traversé les époques, ce que confirment les noms des métiers anciens comme l’esquisseur, celui qui dessine le motif de la dentelle ; le metteur en carte, celui qui traduit ce dessin en circuit que prennent les fils pour produire la dentelle ; le tulliste, qui veille à la bonne marche des machines comme Roger Denhez.
Une fois tissée, avant sa teinture, la dentelle est inspectée. S’il y a un défaut, elle est confiée à une raccommodeuse et puis elle est brodée. Selon Agnès Darras, raccommodeuse et brodeuse, le savoir-faire de la dentelle doit être sauvegardé.
« Je suis brodeuse mais je suis aussi raccommodeuse. Quand la dentelle sort du métier, les défauts sont repérés : les trous, les manque de fil, c’est remis par une raccommodeuses au chiffon. Ensuite cela va aux apprêts pour être teinté, amidonné. J’aime bien les deux parce qu'il s'agit de deux étapes différentes, elles ne se font pas au même moment de la fabrication, effacer les défauts c’est important et puis après c’est au niveau de la couture pour faire des vêtements ou des accessoires. Sauvegarder un savoir-faire cela fait travailler les gens. C’est important. »
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