Garance Paris, de la lingerie pour se sentir belle et bien après un cancer du sein
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En ce mois d’octobre, 100% création consacre une série aux marques et associations engagées dans la lutte contre le cancer. Aujourd’hui Garance Paris. Cécile Pasquinelli, sa fondatrice, propose plus qu’une marque de mode. Ses modèles de maillots de bain et sa lingerie sans armatures et sans baleines sont destinées aux femmes après une chirurgie du sein. De nouvelles collections chaque année pour les maillots de bain et des modèles de sous-vêtements permanents.

Avec sa marque solidaire, Cécile Pasquinelli, créatrice de lingerie adaptée, propose un style classique et chic à la française, plus moderne et loin du design médicalisé.
La création, c’est la base de tout ce que je fais, que ce soit créé à partir de rien, à partir de quelque chose qui existe, mais qui doit être modifié. C’est cela qui me porte et qui me motive.
Cécile Pasquinelli, fondatrice de Garance Paris
« C’est un prénom que j’ai toujours aimé, Garance, et que mon mari n’a pas voulu donner à nos filles parce qu’il trouvait que les autres étaient encore plus beaux. Quand j’ai démarré le projet, c'était le nom du répertoire sur mon ordinateur. Cela s’appelait le projet Garance. Au bout d’un an et demi, quand les premiers modèles sont sortis, je me suis dit : "maintenant, il faut que je trouve un nom de marque". Et à un moment quelqu’un m’a dit : "pourquoi tu ne gardes pas Garance après tout ?" Il y a un côté très classique, très chic, très féminin dans Garance. Cela fait appel aussi à la couleur : le rouge de garance ; le côté culturel avec le cinéma et puis une consonance très française. C’est un nom qui se lit dans toutes les langues. »

Cécile Pasquinelli a fait une école de commerce. Pendant 17 ans, elle exerce dans le domaine de l’assurance mais elle a toujours eu envie de monter son entreprise. Pendant son arrêt maladie lié à son cancer du sein, elle identifie un besoin : le manque d’offres en termes de lingerie et maillot de bain pour les femmes qui ont eu un cancer ou des chirurgies du sein. Cécile Pasquinelli lance Garance Paris en 2012. Cette marque solidaire aide les femmes dont le corps a changé à trouver des sous-vêtements comme les autres. Redonner une alternative aux femmes afin qu’elles se sentent belles et désirables, loin de l’austérité de la lingerie médicale.

« Au-delà du fait que la marque Garance fait bouger les lignes, évidemment, elle est excessivement utile. Il y a un côté très égoïste, Garance me comble. Au-delà de la lingerie, c’est comme une béquille, une solution, que l’achat de lingerie ne soit pas un moment de tristesse et de colère. Quand nous allons chercher notre lingerie ou maillot de bain, ce sont des moments très agréables, où nous nous regardons, où nous avons envie d’être jolies. Nous sommes dans un rapport, certes d’utilité, mais aussi de séduction. C’est comme cela que je l’ai vécu à l’époque. C’est la genèse de la marque Garance Paris. C’était devenu un achat juste utile et je n'avais pas envie que ce soit un achat juste utile. J’avais envie de retrouver de la futilité, de la séduction, il y a plein de sujets qui sont derrière : la sexualité qui en prend un coup ! C’est un objet, un vêtement qui permet de se réapproprier plein de choses au moment où nous l’achetons, où nous le mettons, où nous le montrons, le moment où nous nous montrons. Le moment de se sentir une femme différente, mais qui nous plaît à nouveau. »

Habiller avec style un corps marqué par l’épreuve de la maladie, c'est l’offre de Cécile Pasquinelli avec Garance Paris. Et pour sa fondatrice, cela va au-delà de la manifestation d’« octobre rose ».
« Nous sommes trop nombreuses, mais cela reste "un marché de niche", alors il y a trois modèles en octobre et puis après, il n’y a plus rien ! Moi, cela me rend vraiment triste. Il ne faut pas que cela reste un discours marketing. Malheureusement, tant qu’il n’y aura pas une autre offre pérenne qui existe, mais qui ne soit pas médicale, qui aide les femmes à reprendre le contrôle sur leurs choix, qui propose des modèles, peut-être aussi un peu plus dans les tendances, je me battrais pour que Garance continue d’exister. La maladie est toujours là. C’est une maladie dont le corps garde les stigmates. Ce sont des parcours qui ne s’arrêtent jamais. Du coup, la lingerie et les maillots de bain qui sont adaptés habillent ce corps dont nous avons besoin toute notre vie. »
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