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Cancer: quand le tatouage artistique de Phu Phi répare le corps des femmes

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En ce dernier dimanche d’octobre, nous concluons notre série consacrée aux marques et associations engagées dans la lutte contre le cancer du sein. Sœurs d’encre, créée en 2017, est une association spécialisée dans le tatouage sur cicatrices, notamment post-cancer du sein, et Phu Phi, une artiste et tatoueuse réparatrice.

Phu Phi, artiste et tatoueuse réparatrice membre de l'association Soeurs d'encre
Phu Phi, artiste et tatoueuse réparatrice membre de l'association Soeurs d'encre © Maria Afonso
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Phu Phui, artiste et tatoueuse réparatrice fait partie de cette association de tatoueuses engagées et formées en partenariat avec le milieu médical. Sœurs d’encre informe, soutient et met en relation avec des tatoueuses afin de pratiquer un tatouage réparateur pour les femmes touchées par un cancer.

Il n’y a pas de frontières entre ce que je fais pour le tatouage et ma vie personnelle.

 Phu Phi, artiste et tatoueuse réparatrice, membre de l’association Sœurs d’encre.

« Je vais toujours essayer de me nourrir de ce que je vais voir sur les réseaux sociaux, dans la rue, de ce que font  les autres artistes. J’aime bien essayer de faire des choses différentes, donc, la création est toujours là. »

Tatouage réparateur réalisé par Phu Phi
Tatouage réparateur réalisé par Phu Phi © Phu Phi

Phu Phi a un parcours au départ un peu éloigné du monde de l’art et du tatouage. Elle a fait des études d’ingénieur en informatique. Pendant plusieurs années, elle exerce dans le domaine de la gestion de projet informatique pour de grandes entreprises. Lors de ses nombreux excursions, elle retranscrit par la peinture ses émotions, rencontres, découvertes, sensations sur ses carnets de voyage.

Un jour, le tatouage croise son chemin. Elle entame une reconversion professionnelle. Depuis 2019, elle est membre de l’association sœurs d’encre. Phu Phi utilise ce qu’elle sait faire pour aider les femmes à se réapproprier leur corps, leur image après le cancer.

Tatouage réalisé par Phu Phi
Tatouage réalisé par Phu Phi © Phu Phi

« Dans le parcours du cancer du sein,  il est possible de réaliser une reconstruction mammaire ou pas. Ce n’est pas anodin. Il y a des femmes qui préfèrent se faire tatouer et avoir quelque chose d’esthétique sur cette mastectomie. Une reconstruction, c’est à nouveau un autre parcours très compliqué, à nouveau, quelque chose de douloureux et le résultat n’est pas sûr. Se faire un tatouage, c’est un choix équivalent à une reconstruction, dans les solutions post-cancer. Si c’est une reconstruction, ce n’est plus leur peau d’origine, s’il y a eu de la radiothérapie non plus donc la plupart du temps c’est une zone insensible, ce n’est quasiment pas douloureux pour elles. »

Tatouage réalisé par Phu Phi
Tatouage réalisé par Phu Phi © Phu Phi

Engagement, empathie et un style graphique fin, Phu Phi met au service des différents projets artistiques lors de ses rencontres avec des femmes ayant souffert d’un cancer du sein.

« Faire du tatouage, c’est répondre à une demande. Se challenger sur une proposition qui met en valeur cette partie du corps et qui intègre les différents éléments que la personne souhaite voir. Des éléments qui ont une signification par rapport à une épreuve de la vie. De façon générale quand je tatoue et que la personne me dit : ‘C’est exactement ce que je voulais, ou c’est encore mieux que ce que j’avais imaginé.’ Je suis toujours très contente, mais dans le cadre du tatouage préparateur pour ces femmes, il y a une nouvelle donne, cela peut complètement changer leurs vies. »

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