Jeremy Maxwell Wintrebert fusionne l’art et l'artisanat d’art, son souffle crée la matière
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2022 est l’année internationale du verre. 100% création consacre un épisode à un artiste souffleur de verre : Jeremy Maxwell Wintrebert. Cet artiste franco-américain crée des œuvres avec une puissance poétique et une complexité technique. Son travail est un voyage, un dialogue avec la matière, qui est, pour cet artiste, une matière vivante. Son terrain de prédilection : le verre en fusion.
Ses sculptures sont présentées, entre autres, dans les musées au Royaume-Uni, Suisse, Allemagne et au Musverre dans le Nord de la France ainsi que dans des collections privées.
La création est une vibration qui traverse tout et qui est à la source de tout
Jeremy Maxwell Wintrebert, artiste et souffleur de verre
« La création, en tant qu’artiste, est une vibration, une fréquence qui m’anime énormément et en tant que chercheur à travers le verre, je ne fais qu’interroger ce qu’est la création, en tant qu’orphelin, j’ai cette soif d’aller me retrouver ou me justifier ou me recréer parce que je suis fait de création aussi mais ma création a disparu quand j’étais jeune. Ce qui a laissé, je pense, un énorme vide dans ma vie. »
Né à Paris, Jeremy Maxwell Wintrebert a grandi au Gabon, Cameroun et Côte d'Ivoire. À 14 ans, il vit une rupture violente avec l’Afrique lors du décès de ses parents. Après ce traumatisme majeur, il revient à Paris avec son frère dans un pays inconnu avec une culture et des codes sociaux qu’il ne connaît pas. Après son baccalauréat, il part aux États-Unis. De petits boulots en petits boulots, il travaille dans un atelier de soufflage avec un verrier. Il commence son apprentissage à 18 ans dans différents ateliers aux États-Unis, Italie et République Tchèque. C’est en 2015 que cet artiste franco-américain installe son atelier à Paris, il aime travailler en équipe et transmettre ce savoir-faire millénaire, cette tradition du verre soufflé qui joue sans cesse avec la gravité, le mouvement et la température de la matière.
« J’ai eu cette expérience dans ma vie de toucher un corps mort. Un corps mort est froid. Ce qui définit, quelque part, la vie comme la chaleur. Moi, je travaille une matière qui est en mouvement et qui dégage une chaleur absolument dingue et qui réagit à ce qui est autour d’elle et qui réagit à mes gestes. Pour moi, cette matière est vivante, une matière qui porte une conscience et un message qui est beaucoup plus vieux et plus intemporel que notre petite existence. Le verre est fait de silice, constituant de l’univers. Pour moi, le minéral est une matière cosmique. Un astéroïde est une masse de fer qui a été forgé à travers un voyage cosmique éternel mais dans l’ADN de cette structure moléculaire, il y a obligatoirement un message. »
La transmission de son savoir-faire n’est pas une option pour Jeremy Maxwell Wintrebert
« Tout artisan qui respecte son métier est obligé de rendre hommage à la transmission, puisqu’il existe grâce à une transmission de savoir-faire, qui a traversé des siècles, voire des millénaires, des guerres, des maladies, des frontières pour lui arriver. Pourquoi je travaille autant ? C’est parce que je voudrais créer d’autres ateliers pour accueillir d’autres verriers autour du verre soufflé. C’est devenu un métier rare, difficile, pauvre. En plus de la transmission, j’essaye de redonner à ce métier un peu d’expansion. »
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