Vadim Garine, carton et feuille d’or pour sculpter la lumière
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Ondulé, renforcé ou alvéolé, avec le carton, une pensée et de la feuille d’or, Vadim Garine crée l’émotion. Pour cet artiste, ce matériau simple est pourtant magique. Il peut prendre différents aspects, rappeler un champ de blé, un océan ou encore une surface métallique. Ces œuvres issues d’un voyage intérieur sont poétiques, imagées et sensibles.

J’ai l’impression d’explorer l’intériorité à travers la matière
Vadim Garine, artiste et sculpteur de lumière
« Souvent, face à la matière, elle nous renvoie à notre propre intériorité, notre être, notre essence. En résonance avec la matière, nous allons toucher tous ces espaces incroyables, à la fois de créativité, de désespoir, et organiser tout de manière harmonieuse. Cela peut donner un impact sur la matière pour qu’elle soit vibrante. L’œuvre nait de ce qui nous constitue profondément, intrinsèquement. »
Né au Kazakhstan, il étudie la psychologie dans le domaine militaire. Officier, il ne reste pas longtemps dans l’armée parce qu’il constate rapidement que ce n’est pas son univers. Vadim Garine est attiré par toutes sortes de spiritualité et s’oriente vers l’iconographie, il rencontre un maitre, un moine prêtre, auprès duquel il reste plus de deux ans pour apprendre l’iconographie dans un monastère. Il arrive en France en 1996 dans le cadre d’un échange culturel concernant cet art iconographique. Il décore des églises et se forme à la restauration d’objets d’art, ce qui lui permet d’élargir ses connaissances techniques et de fonder son atelier de restauration et de création.

Le carton est pour Vadim Garine une matière incroyable qui relie ses œuvres avec son exercice iconographique.
« Il y a la conception, le dessin, le côté imaginaire de l’œuvre, la forme. J’essaye de trouver les découpes, les orientations du carton par l’écrasement, enroulement, les différentes nuances qui vont constituer, former ce dessin. Côté technique, c'est essentiellement des collages, découpes. C’est très technique parce que le carton est une matière très rebelle. Le carton se coupe très mal. Il y a donc une recherche technique pour trouver comment le faire. Si j’utilise une scie ou un cutter ? Est-ce que ce sera poncé après ? Est-ce qu’il faut le durcir parce que parfois pour couper le carton et le poncer, je vais y introduire des résines, c’est mon côté formation restaurateur d'objets d’art, parce qu’on peut injecter des résines. Comment ce sera collé ? Il y a aussi une recherche technique sur les orientations, les profondeurs, les volumes.

Et après, y a tout un travail d’application pour définir les parties plus brillantes, mates, profondes qui seront énormément impactées par la feuille d’or. »
Les voyages intérieurs de Vadim Garine, lui permettent de réaliser ses œuvres en carton. Celles-ci sont métamorphosées grâce à l’application de la feuille d’or sur le carton.

« La feuille d’or fait deux millièmes de millimètres. Elle va parfaitement épouser toutes les aspérités des matières et redonner à tout cela, une visibilité incroyable. L’œuvre n’a rien à voir après l’application de la feuille. Cela la transforme. L’application de la feuille d’or est uniforme, déposée l’une après l’autre. Nous pouvons travailler sur le calepinage, des rythmes, des chevauchements, des feuilles un petit peu, soit des formes carrées ou décalées mais la pose de la feuille d’or est uniforme. C’est toute cette préparation de matière au préalable qui crée la diversité des formes. C’est comme une célébration, la feuille d’or. »
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