Samuel Gassmann, boutons de manchette et le luxe discret pour homme
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Ce dimanche 2 avril, les journées européennes des métiers d’art se terminent. Cette année les JEMA se sont tenues sur le thème « sublimer le quotidien ». Nous sommes allés à la rencontre de Samuel Gassmann, designer, créateur et artisan, spécialiste de boutons de manchettes depuis 2009 au cœur de Paris.
Samuel Gassmann ouvre son atelier boutique lors de ces journées européennes des métiers d’art afin de faire connaitre son métier et sa production fabriquée localement. Pour cet artisan amoureux du luxe discret, le plus petit accessoire du vestiaire masculin est un support d’expression bien plus qu’un accessoire de mode.
J’adore conceptualiser, écrire et donc cela commence toujours ou très souvent par trop d’idées, un thème, évidemment, et ensuite comment je vais y arriver ? Quels types d’objets je vais réussir à réaliser ?
Samuel Gassmann : « Ma particularité c’est le bouton de manchette. J’en crée depuis 2009, je fais deux collections par an, comme un designer de vêtements, je présente une collection printemps/été, une collection automne/hiver. Ce qui me singularise par rapport à d’autres designers, c'est que je produis tout. J’ai cette double casquette : je présente mes collections pendant la semaine de la mode et j’ai le plaisir aussi de montrer mon travail et d’ouvrir mon atelier pendant les journées européennes des métiers d’art. »
Né à Paris dans une famille bourgeoise, des parents artistes, l’un dans la photographie, l’autre dans la peinture, Samuel Gassman est un vrai parisien. Après avoir étudié l’histoire de l’art à la Sorbonne pendant plus d’une décennie, il devient commissaire d’exposition et journaliste. C’est le hasard d’un documentaire sur le plus petit élément du vestiaire masculin qui l’a amené à filmer la production de bouton de chemise, qui le conduit à la création de boutons de manchettes. Il n’en porte pas, ne connait personne qui en porte mais pour le plaisir, il va en fabriquer. Un peu comme un jeu. En autodidacte, Samuel Gassmann lance son atelier éponyme en 2009. Il propose des bijoux pour homme, alliance ou porte-clés mais surtout boutons de manchette. Ce spécialiste, designer, créateur et artisan a besoin que ses collections soient organisées.
« Toutes mes collections sont structurées en cinq temporalités : pour le matin, le jour, le soir, l’apparat et le sport. C’est une contrainte dont j’ai besoin pour m’exprimer. Il y a des personnes qui vont m’acheter des boutons de manchette pour leur mariage, que j’ai pensé pour le matin. Par exemple, j’ai utilisé de l’os avec de la feuille d’or, l’os, les ossuaires, cela raconte l’intimité, ce qui est intérieur, chez soi, donc le vêtement négligé. C’est des cheminements de pensée. Quand, j’ai créé ma première collection, j’ai tout de suite été repéré parce que personne ne faisait des boutons de manchette. Un bouton de manchette, accessible et élégant, cela n’existait plus. »
La matière que Samuel Gassmann préfère employer est comme une évidence, la nacre qui lui rappelle les boutons de chemise grâce auxquels tout a commencé : « La nacre, je l’utilise pour tous les jours et toutes les circonstances. Une personne qui porte des boutons de manchette fabriqués en nacre, pour moi, cela permet à cette personne de porter quelque chose qui va être discret et donc élégant. Cela va évoquer le bouton de chemise et pas un bijou. Cela va du côté du luxe discret et pas de l’ostentatoire. Cette notion de luxe discret est très importante. »
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