Capucine Huguet, joaillère engagée et passionnée par la planète
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Cette semaine, responsabilité environnementale, éthique, art et climat se conjuguent avec Capucine Huguet. Cette jeune conceptrice en joaillerie s’efforce d’avoir un impact minimal sur l’environnement dans son processus de création. Elle est présente pour la première fois sur le salon Révélations. Capucine Huguet y présente son savoir-faire exceptionnel au service d’une création respectueuse de la planète et de ses ressources à travers ses bijoux.

Je suis fascinée par l'engagement émotionnel que représente un bijou.
Capucine Huguet, designer de joaillerie et fondatrice de Capucine H :
« Il y a un engagement très, très fort. Le bijou raconte du souvenir, dès que nous interrogeons quelqu'un sur les bijoux qu'il porte, il va raconter ce qu’il représente un voyage, un amoureux, une grand-mère. Il n’y a aucun autre objet de notre quotidien qui raconte autant l'histoire de quelqu'un. C'est tout petit, mais il y a des heures et des heures de travail, de réflexion. Je trouve cela fascinant. C'est une œuvre d'art créée avec tout le réseau d'artisans joailliers : polisseurs, sertisseurs, laqueurs, graveurs, une petite œuvre d'art collective. »

« Le bijou est très pérenne : en allant au musée du Louvre, il y a des bijoux qui ont 5000 ans, 10 000 ans, ils sont très bien conservés parce que le métal et les pierres, c'est extrêmement solide. Cela ne va pas se détériorer pas comme le ferait un vêtement ou certains mobiliers. Je trouve que c'est fascinant et le bijou a toujours été une évidence pour moi. »
Passionnée par les pierres et le dessin, Capucine Huguet découvre vers l'âge de six ans le métier de joaillière. Cet univers la fascine. Elle a toujours su qu’elle voulait créer. Après son baccalauréat scientifique, elle étudie durant quatre ans à la Haute Ecole de Joaillerie de Paris, poursuit avec un Master Design Bijoux de la Central Saint Martins School à Londres. Et lance sa marque Capucine H. en 2021.
Capucine Huguet aime raconter des histoires à travers ses collections en choisissant un thème climatique important ou préoccupant. Une approche liée à sa sensibilité écologique qui alerte sur le réchauffement climatique et donne une nouvelle dimension au bijou.

« Je ne voulais pas être une designer qui parle de choses qu'elle ne maîtrise pas forcément. Je ne voulais pas uniquement partir de photos et me dire :’ ah c'est beau un glacier. Je vais essayer de faire une bague qui s'inspire d'un glacier’. Je trouve que cela aurait été trop bête de s'arrêter uniquement à l'aspect visuel, esthétique. Par exemple, ma première collection, c'est sur la fonte des glaciers du Svalbard dans l'Arctique. J’ai choisi le Svalbard car actuellement c’est la zone qui se réchauffe jusqu'à sept fois plus vite que partout ailleurs sur terre. Moi, je vais essayer de me donner un thème, un mot clé. Par exemple, le mot fissure pour la fonte des glaces, le mot iceberg, données climatiques. »

« Au début, c’est très écrit et après je vais essayer esthétiquement parlant, de trouver des supports visuels et de transmettre l’idée. Sur la fonte des glaces, cela va être des bagues qui donnent l'illusion de fondre, de se faire dévorer. Il va y avoir des fissures. J'ai aussi beaucoup étudié la glace au microscope électronique, donc il y a beaucoup de flocons un peu déstructurés. Nous ne savons pas que c'est des flocons de neige parce que nous n’avons pas l’habitude de les voir comme cela à Noël. Chaque bijou a vraiment sa propre histoire, il essaye de faire le lien entre nous et la planète."
Capucine Huguet utilise des métaux recyclés, des diamants récupérés sur d’anciens bijoux pour être réutilisés mais pas seulement. Son engagement pour la protection de l’environnement s’applique à toutes les phases de réalisation du bijou.
« L'or est à 90 % issu d'anciens bijoux qui vont être ré-affinés, refondus et réutilisés ; il peut (aussi) venir des dents, de l'électronique et des déchets de fabrication que nous avons en joaillerie. Ensuite, les diamants recyclés, même procédé. Les pierres sourcées, tracées de la manière la plus responsable possible. Tous mes partenaires sont à Paris. Mon atelier est en région parisienne. Je travaille à Paris. Je me déplace en transport en commun, à pied, pour réduire l'empreinte carbone du bijou. Quasiment tous mes bijoux sont fabriqués sur commande et sur mesure pour éviter la surproduction et les stocks inutiles.»

« Pour ma fabrication, j'essaie d'avoir des machines, des outillages, des acides qui sont les plus écologiques possibles, en tout cas les moins polluants possibles. Je reverse une partie de mes bénéfices chaque mois à une société qui s'appelle Climeworks. C'est une société suisse qui capture du carbone pour essayer de réduire les émissions de CO2 sur la planète. C'est pour les sociétés et aussi pour les particuliers, tout le monde peut prendre un abonnement chez eux. »
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