Célébrer la mode dans toute sa diversité, le style et la fierté de Kris-Kali
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Aujourd’hui, mode et fashion week parisienne avec le FIMO qui se délocalise à Paris. Nous avons rendez-vous avec le fondateur de Kris-Kali. Pour certaines de ses créations, il conçoit également ses propres tissus. Des designs personnalisés, uniques et abordables pour que chacun puisse trouver des vêtements qui apportent bonheur et confiance en soi. Cet autodidacte a mis au service de sa passion de la mode sa formation en marketing et publicité.

Pour célébrer la créativité de l’Afrique de l’Ouest et ce défilé en dehors du Togo, nous vous faisons découvrir Kris-Kali que nous avons rencontré lors de la dixième édition du Togocom FIMO228, à Lomé.
« Pour moi, c'est l'étape où je me sens utile dans la nature, dans ce monde où je suis. Quand je prends une idée ici, une autre ailleurs, pour moi, c'est un aboutissement. La création me permet d'être moi-même », confie Tosso Ayao dit Kali, fondateur de Kris-Kali.
« Kali, c'est les initiales des gens que j'aime. Le K, c'est pour un petit amour de jeunesse. Le A, c'est ma grand-mère, le I, c’est pour ma tante. Cela sonne bien ! Les autres prénoms qui m'ont été donnés, quand je demande, je ne sais pas vraiment ce que c'est. Celui-ci, je sais moi-même ce que c'est, et ça me va bien. Je pense que c'est un nom qui m'a apporté aussi bonheur. Kris, c'est un partenaire ajouté à mon business, pour lui rendre hommage, j'avais voulu le rajouter pour faire Kris-Kali », poursuit-il.

Kali est né à Kpalime, à 120 kilomètres de Lomé, la capitale du Togo où il a grandi avec sa tante paternelle. Après son baccalauréat, il obtient une licence en marketing et action commerciale au Ghana. Tout ce qu’il apprend, il le met au service de sa passion de la mode.
Il s’installe à Lomé et, en 2007, il crée sa marque de vêtements Kali Fashion, qui va devenir en 2010 Kris-Kali. Il commence par ouvrir un atelier, une boutique, puis une boutique plus grande. Mais son objectif reste le même : la recherche d’originalité dans la création de ses collections chargé d’émotions :
« J'ai envie de raconter très souvent des histoires, et malheureusement, j'ai comme l'impression que les gens ne prêtent pas beaucoup attention à ces histoires. Pour moi, c'est comme une thérapie. La collection que j'ai présentée pour le Togocom FIMO, c'est un éveil africain. Nous allons chercher très loin des choses que nous avons tout près de chez nous. J’ai utilisé des matières comme la calebasse, le raphia. Je pense que je suis très sentimental. Des choses qui m'ont marqué dans ma vie, c'est des petites victoires à chaque fois. Je suis reconnaissant de ce que la vie m'a donné et que des gens qui m'ont aimé. Ma grand-mère, c'est une femme avec qui je n'ai pas vécu, mais c'est la femme qui vient de glisser secrètement dans le colis qu'elle a amené pour la maison : ''Tiens, je t'ai mis un billet de 2 000.'' Elle est partie trop tôt. J’ai tellement pleuré quand elle est décédée. À un moment, j'ai dit : ''Mais qu'est-ce que je peux faire ?'' Artistiquement, je me suis inspiré de son visage pour quelque chose que je garde, pour l'instant. Cela va être ma collection. »

Depuis cinq ans, il vit aux États-Unis, à Portland dans l'Oregon, où il continue de créer. Pour Kali, c’est une étape transitoire qui lui permet pleinement d’exprimer sa vision artistique :
« J'ai quitté parce que je me sentais coincé. Je me sentais vraiment coincé. Je ne pouvais pas m’exprimer. Il y avait tellement de préjugés sur moi : ''Qu'est-ce que tu fais dans ta vie ? Es-tu marié ? Es-tu gay ?'' Je devais répondre constamment à ces questions-là. Même dans la création, il y a des choses que j'ai envie de faire, mais je me dis : ''Le Togolais ne va pas aimer cela, ici, c'est un pays catholique.'' Les gens, il y en a un qui disent : ''Vous montrez des filles seins nus. Comment est-ce que vous pouvez faire cela ? C’est scandaleux !'' À un moment, j'ai dit : ''Ce n'est pas la peine, je dois me sauver.'' C'est le choix d'aller vivre ma passion ailleurs, de m'exprimer comme je peux. Je suis venu pour ce défilé, mais je ne suis pas du tout dépaysé. Pour moi, c'est comme si j'étais allé faire une course à Accra et revenu. C'est comme si je n'étais jamais parti. »
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