100 % création

Moustapha Sy Ndiaye, le créateur à l’âme entrepreneuriale de Maraz

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Aujourd’hui maroquinerie, tradition et famille créative avec Moustapha Sy Ndiaye de Maraz. Le style de Maraz s’inscrit dans l’amour du travail bien fait, la finesse, la qualité et le confort avec une touche de modernité. Des chaussures aux sacs à main en passant par les sacs de voyage, pochettes ou porte documents, les accessoires sont inspirés par l’histoire et l’identité des peuples africains. La gamme de Maraz est à la fois traditionnelle, classique et raffinée.

Moustapha Sy Ndiaye, fondateur de Maraz.
Moustapha Sy Ndiaye, fondateur de Maraz. © Khalil Traoré
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Elle est confectionnée en série et à la main par des artisans au Sénégal. Cuir de vachette ou cuir exotique comme le galuchat, un cuir de luxe issu d’un poisson, les matières utilisées sont précieuses et haut de gamme. Moustapha Sy Ndiaye souhaite ainsi dynamiser l’industrie du cuir au Sénégal et en Afrique. 

L'argent, c'est un plus mais le fait de produire, de créer, que les gens apprécient, qu’ils posent des questions. Cet échange-là, c'est cela qui nous fait vivre, qui nous motive à continuer de créer et à faire de belles choses.

 Moustapha Sy Ndiaye, fondateur de Maraz  

« Mon surnom, c'est Mara M-A-R-A. Et un jour, j'ai une amie qui m'a appelé Maraz et je lui ai dit ‘Ah, je pense que c'est un nom qui peut bien sonner.’ Et de là, nous avons eu Maraz, l'acronyme, c'est la Mode Africaine Revisitée d’A à Z ».

Jeune trentenaire Moustapha Sy Ndiaye est né et a grandi à Dakar au Sénégal, dans une famille d’artiste. Comptable de profession mais passionné par les métiers du cuir, il lance Maraz en 2018. Ce créateur entrepreneur remet un savoir-faire ancestral au goût du jour en intervenant sur toute la chaîne de valeur, de la conception à la formation. Il revisite entre autres les anciennes malles Touaregs et les « padam », les chaussures portées par les Peuls. Le fondateur de Maraz croit au potentiel du luxe africain. 

« Pour moi, c'est un challenge. L'Afrique également commence à se mettre à un niveau supérieur par rapport à la finition, au travail artisanal, parce qu'il y a une ouverture vers le monde. Je pense que cela devrait nous motiver. Par rapport à nos chiffres, plus de 90 % de notre clientèle est africaine ».

Collection Maraz
Collection Maraz ORONCE H. PHOTOGRAPHY - ORONCE H. PHOTOGRAPHY

« Les Africains se sont réveillés. Les Africains savent que le monde peut être entre leurs mains. Si nous nous regroupons, supportons, si nous regardons notre histoire pour s'en inspirer, je pense qu’énormément de choses pourront se faire. Les Africains commencent réellement à consommer ce qui se fait en Afrique. Ils comprennent les enjeux, ils aiment leur histoire et ils veulent la découvrir. Et je pense que c'est cela qui est important pour les créateurs. Il faut juste continuer à augmenter la qualité de ce que nous faisons. Il faut continuer à faire beaucoup de recherches et à proposer de l'authenticité dans nos créations ».

Maraz
Maraz ORONCE H. PHOTOGRAPHY - ORONCE H. PHOTOGRAPHY

Au-delà de la production Moustapha Sy Ndiaye fait valoir la formation des métiers du cuir en Afrique et ailleurs.  

« Tout problème que nous rencontrons dans le travail du cuir, que ce soit un sac ou une chaussure, je peux les régler. Je suis arrivé à former mon personnel, moi-même, sans pour autant couper, sans pour autant tenir une lame. Et ce qui nous a ramené aujourd'hui, sur le plan social à dispenser des formations un peu partout dans le monde, en Guadeloupe, avec Pôle emploi. Des gens qui ont l'amour du cuir et qui ont perdu leur travail durant la Covid et qui veulent se reconvertir. Depuis 2020 également, nous formons en Mauritanie avec le Bureau international du travail des Nations unies, des femmes réfugiées. Nous leur apprenons à utiliser les machines à parfaire leur production, mais également à savoir comment les vendre, parce que c'est des femmes qui l'ont appris très jeune mais de façon vraiment séculaire. Aujourd'hui, nous leur donnons cet aspect pratique mais également moderne ».

Maraz
Maraz ORONCE H. PHOTOGRAPHY - ORONCE H. PHOTOGRAPHY

« En Afrique, nous avons eu des métiers artisanaux de la maroquinerie, mais dans le monde aujourd'hui, il y a l'intelligence artificielle, il y a les DAO, il y a les machines laser. Il y a également d'autres machines de pointe qui permettent d'aller beaucoup plus dans la finesse, beaucoup plus dans la finition, mais également de pouvoir produire en masse. L’Afrique ne doit pas être cantonné à la production artisanale de quelques pièces limitées. Effectivement, c'est important, mais nous devons également faire partie de ce marché mondial parce que nous avons l'histoire, nous avons la culture, nous avons le savoir-faire. Il nous faut diffuser tout cela partout dans le monde pour que les gens puissent le découvrir. La meilleure façon de découvrir la culture est l'art d'un pays ou d'un continent. Cela peut se faire à travers l'artisanat, à travers la création ».

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