Bernard Connan, décoration sur costumes et création en équipe
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La série sur les métiers de l’Opéra de Paris est dédiée, ce mois-ci, à ceux qui ne sont pas visibles sur scène, mais sans qui rien ne serait possible. Aujourd’hui Bernard Connan nous reçoit dans son atelier décoration de costumes de l’Opéra de Paris. Une grande pièce avec mezzanine où l’on peint, teint, patine les costumes et où on prend soin de tout ce qui est porté par les artistes sur scène.

Apprentissage, découverte, tentative ou expérience, cela reste toujours très heureux
Le cœur de Bernard Connan bat pour la mode. Autodidacte, son chemin de vie croise à 19 ans, une compagnie qui monte des formes lyriques et qui cherche un costumier. Il embarque alors dans cette aventure. Pour lui, c’est la découverte. Après un long parcours dans cette compagnie et quelques étapes intermédiaires, c’est l’Opéra de Paris qui lui ouvre les portes.

Attirer l’attention
Trente ans déjà que Bernard Connan travaille à l’Opéra de Paris. Il est bien conscient d’évoluer dans un cadre exceptionnel, de vivre un quotidien à part qui est aussi soumis à des obligations.
« Aujourd’hui il y a beaucoup de contraintes qui sont liées à la sécurité et à nos activités très variées. Dans la teinture il y a de l’eau bouillante. Nous soudons, donc il y a aussi la flamme, il y a quelques produits dangereux utilisés avec des équipements. Ce qui n’était pas le cas il y a trente ans », raconte Bernard Connan.

« Nous sommes très sensibilisés à la sécurité et aussi au budget. Il y a un cadre très strict en termes de temps de planification, de mesures du travail et de la production. Il y a beaucoup de services dans une maison comme l’Opéra et nous sommes d’abord au service des ateliers couture. Nous travaillons en amont : nous teignons, peignons et imprimons les tissus. Nous sommes très à l’écoute du temps de production pour répondre aux attentes du service des ateliers couture mais aussi des autres services et les artistes du ballet », précise-t-il.
Structures aériennes et esthétisme
Pour Bernard Connan, la première contrainte c’est le danseur, l’artiste. Les éléments décoratifs du costume ne doivent pas être un poids.
« Si nous faisons un bijou, nous allons faire attention à utiliser des matériaux très légers. Nous détournons de la corde de guitare parce que c’est un matériel très léger, très flexible qui permet de créer des structures très aériennes. Pour un bijou de tête de ‘Roméo et Juliette’, il y a des perles et une pointe qui est réalisée en corde de guitare, cela aurait pu être de la corde à piano, qui est extrêmement utilisée aussi », explique Bernard Connan.

« L’inventaire des matériaux est impossible (à faire) cela dépend vraiment des esthétiques de chaque spectacle. Nous, ici, à Garnier nous sommes sur une boîte noire dans laquelle on envoie de la lumière. Effectivement, les éléments accrochent la lumière et se mettent à prendre vie et à briller, après c’est une question de proportion. Nous travaillons sur la distance et la perception », conclut le responsable de l’atelier de décoration de costumes de l’Opéra de Paris.

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