100 % création

Juliette Pubellier et Andrei Rosu, les poètes du papier recyclé et ensemencé

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Parsemains, c’est une histoire d’amour, un projet, un engagement et un message à transmettre. Juliette Pubellier et Andrei Rosu, les deux co-fondateurs de Parsemains, artistes et apprentis papetiers proposent du papier ensemencé de fabrication artisanale. Ils transforment les déchets papiers en ressources. Juliette et Andrei récupèrent la matière auprès des écoles ou de bureaux pour fabriquer leur papier recyclé. Ils y ajoutent des graines de fleurs sauvages ou d’herbes aromatiques.

Juliette Pubellier et Andrei Rosu, co-fondateurs de Parsemains
Juliette Pubellier et Andrei Rosu, co-fondateurs de Parsemains © Maria Afonso
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Chaque feuille de papier recyclé est unique, sa couleur, son grammage, la variété des graines. Ils en font des calendriers, cartes ou encore des marques pages. Des créations qui ne durent qu’un temps avant de renaître dans un jardin.

La création c’est quelque chose qu’on a tous. Moi, par exemple si je ne crée pas quelque chose, je suis frustré. Pour moi créer c’est me lâcher.

 Andrei Rosu

Fabrication papier recyclé et ensemencé
Fabrication papier recyclé et ensemencé © Maria Afonso
Nous avons tous ce besoin, en nous, de créer, je n’ai pas forcément trouvé mon médium. J’aime bien la peinture, le dessin. Créer, cela a été très libérateur, de me dire que je fais une petite aquarelle et que cela va devenir une carte qui va être tenue en main par beaucoup de gens

Juliette Pubellier

Feuille de papier recyclée et ensemencée
Feuille de papier recyclée et ensemencée © Maria Afonso

Andrei ROSU est né en Roumanie. À 17 ans, il quitte l’école, travaille dans l’hôtellerie en Turquie, en Serbie. À 20 ans, il s’installe en Espagne, où il se lance pendant dix ans dans la restauration. C’est en Espagne qu’il rencontre Juliette, Franco-Hongkongaise née en France. Avec un parcours classique et une double licence philosophie et lettres modernes, elle se destine à l’enseignement en philosophie et histoire des sciences. Après l’Espagne, Juliette et Andrei partent deux ans en Chine puis ils rentrent en France et c’est un peu par hasard, pendant la pandémie, qu’ils arrivent au papier recyclé.

Leurs recherches, expérimentations combinent le papier recyclé et à faire germer.

« Notre papier ne sera pas forcément planté, parce que nous avons bien conscience que parfois les gens aiment les garder ou les oublient dans un tiroir, nous expliqueJuliette Pubellier. Pour moi, le papier est l’objet le plus invisible de notre quotidien, (celui) que nous avons à profusion, que nous jetons sans même y penser. Où que nous soyons, nous utilisons du papier. Ce papier n’est pas un déchet... C’est toujours une ressource, c’est quelque chose qu’on peut planter, qui peut donner la vie, qui a sa place dans la nature.

C'est important de repenser notre rapport aux ressources que nous utilisons, de faire prendre conscience que les ressources sont précieuses et qu’en même temps elles sont infinies si on s’en donne les moyens. Et puis, il y a un aspect plus esthétique, peut-être plus commercial qui est celui d'offrir quelque chose de beau pour que les gens aient envie de la partager. »

Carnet, calendrier, carte de chez Parsemains
Carnet, calendrier, carte de chez Parsemains © Maria Afonso

Un recyclage du papier réalisé avec du courrier, des magazines, journaux, factures, documents administratifs, publicités ou chutes de papier mais de la manière la plus écologique possible.

Andrei Rosu :

« Les moulins à papier travaillent à partir de lin, coton ou de fibres naturelles ; même si les outils sont plus ou moins les mêmes, ce n’est pas le même procédé. La recette du papier est très secrète. Il n’y a pas de moulin à papier qui va divulguer la recette de sa pâte à papier. Oui, il y a du lin ou du coton qui rentre dans la composition, mais après, il faut rajouter des choses pour que ça ne soit pas du buvard ; pour pouvoir travailler après avec le papier, pour l’impression ou l'écriture il faut rajouter des ingrédients. Chaque moulin à sa propre recette.

J’ai dû rechercher sur Internet des petits bouts sur des forums. Nous essayons... cela ne fonctionne pas... nous essayons autre chose, cela fonctionne encore moins... Aujourd’hui, nous sommes arrivés à un produit de bonne qualité. Nous pouvons écrire et imprimer dessus et il a fallu faire en plus de cela des recherches pour que le papier soit biodégradable, créer un support qui soit bon pour écrire un message, mais en même temps -une fois planté- le papier doit être biodégradable."

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