Autriche: un mois après son arrivée au pouvoir, la coalition déjà au travail
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Cela fait un mois que le nouveau gouvernement est entré en fonction en Autriche avec une alliance inédite entre les Conservateurs et les Verts. Et la coalition a voulu montrer qu'elle se mettait tout de suite au travail.

En un mois, le gouvernement a multiplié les annonces dans des domaines très divers : création de 4 300 postes dans la police ou encore baisse d’impôt sur le revenu dès l’an prochain pour la première tranche. Mais les annonces qui ont le plus retenu l’attention de la presse autrichienne concernent l’intégration et l’immigration. Deux mesures, en particulier, ont fait couler beaucoup d’encre : l’interdiction du voile à l’école pour les jeunes filles jusqu’à l’âge de 14 ans et la création d’un dispositif de détention préventive pour les individus jugés dangereux, les demandeurs d’asile étant la cible de cette mesure.
La date de la mise en place de ces réformes n'est pas encore connue mais déjà, elles divisent les deux partenaires de la coalition. Certains membres des Verts n'ont pas caché leur opposition à la première et ils restent prudents sur la deuxième, rappelant que le dispositif de détention préventive devra être conforme à la Constitution et au droit européen. Ainsi, dans ces domaines, où les désaccords étaient attendus, les Verts assument leur position.
Un nouvel espoir
L’entrée des écologistes au gouvernement avait suscité beaucoup d’espoir chez les défenseurs du climat et plusieurs réformes en faveur de l'écologie ont été évoquées. Les discussions ont notamment commencé autour de la création d'une carte d'abonnement à 3 euros par jour qui permettra de prendre les transports en commun dans toute l'Autriche. Mais pour celle-ci comme pour d'autres mesures, il n'y a pas encore de calendrier clair, déplorent les ONG Environnementales. « Dans le programme du gouvernement, regrette Adam Pawloff, de Greenpeace, la politique environnementale repose sur certains thèmes : les finances, le transport et l’énergie. Jusqu’à présent, on a seulement entendu parler de la question financière et elle a été remise à plus tard. En ce qui concerne la question des transports et de l’énergie, nous n’avons toujours pas de calendrier clair. Cela envoie le signal que le climat n’est pas une priorité ! »
Les Verts, de leur côté, expliquent que certaines mesures demandent du temps mais assurent qu’elles seront bel et bien mises en place.
Une coalition stable
Pour le moment, malgré des désaccords assumés, l’alliance tient. Il faut dire que chacun des deux partis a intérêt à cette stabilité aujourd’hui. Le conservateur Sebastian Kurz, qui a mis fin à deux coalitions, ne peut se permettre de le faire une troisième fois. Il est donc important pour le chancelier de montrer que cette nouvelle alliance peut réussir. Idem pour les Verts qui se doivent de prouver qu’ils peuvent obtenir des succès sur la politique environnementale, au risque sinon de décevoir leur électorat et de diviser le parti. À cela s’ajoute l’attente des autrichiens, qui sont nombreux à soutenir la coalition après un mois de gouvernement, entre 48 et 56 % selon les différents sondages.
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