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À la Une: crise politique dans les deux Guinées d’Afrique de l’Ouest

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Umaro Sissoco Embaló, candidat déclaré vainqueur par le CNE des élections présidentielles bissau-guinéennes, à Addis-Abeba le 10 février 2020.
Umaro Sissoco Embaló, candidat déclaré vainqueur par le CNE des élections présidentielles bissau-guinéennes, à Addis-Abeba le 10 février 2020. RFI/Miguel Martins
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« Qu’elles s’appellent Guinée Bissau ou Guinée Conakry, elles constituent aujourd’hui deux plaies qui s’infectent au jour le jour, soupire WakatSéra au Burkina, deux plaies qui confirment la mauvaise santé du continent africain. (…) Vivement que les deux Guinées, en transe, retrouvent le calme nécessaire qui les remettra sur les rails de la démocratie et du développement que leurs populations appellent de tous leurs vœux. »

Alors, la Guinée tout d’abord : « en ce lundi 2 mars, la Guinée et ses habitants se réveillent en un seul morceau, constate Ledjely à Conakry. La grande implosion qui était redoutée hier dimanche n’est finalement pas intervenue. Au contraire, à Conakry et dans l’arrière-pays, on a passé un week-end assorti d’une pointe de soulagement. Mais ce sentiment sera sans doute de courte durée, prévient le site guinéen. Avec le report (des législatives et du référendum) concédé par le pouvoir, la crise n’a été que différée. Le fond du problème demeure. Aussi, il est fort probable que les appréhensions d’il y a deux à trois jours reviennent nous hanter dans deux semaines. Parce que dans son discours de vendredi dernier, Alpha Condé a été très clair, pointe encore Ledjely. Le report qu’il a accepté n’est point une capitulation. Du moins, pour l’instant. Car pour la suite, toutes les options sont sur la table. De la pire à la meilleure. »

« Au fond, ce 'léger report' ne règle rien, renchérit L’Observateur Paalga au Burkina. À quoi peuvent en effet bien servir deux petites semaines pour régler des problèmes aussi matriciels que le fichier électoral, dont la corruption entraîne ipso facto des élections corrompues ? Et que dire du couplage improvisé du référendum et des législatives (avec deux modes de scrutin pour ces dernières) qui auraient inévitablement conduit à un véritable bazar électoral ? Report pour report donc, il aurait fallu le faire franchement, estime L’Observateur Paalga, pour permettre une remise à plat du système, le temps de 'dévirusser' sérieusement le logiciel électoral avant d’aller aux urnes. »

Guinée Bissau : un fauteuil présidentiel pour deux…

La Guinée Bissau à présent, qui a vécu une situation ubuesque ce week-end avec deux présidents en même temps…

« C’est encore la bérézina politique en Guinée-Bissau, s’exclame Le Pays au Burkina, malgré l’organisation, à la fin de l’année dernière, de la présidentielle qui a vu la victoire, au second tour, du moins selon la commission électorale, d’Umaro Cissoco Emballo issu de l’opposition, face au candidat du parti historique et ultra dominant du PAIGC, Domingos Simoes Pereira. On pensait, naïvement peut-être, que cette fois-ci au moins, l’histoire tumultueuse de ce pays lusophone d’Afrique de l’Ouest dont aucun président n’a pu parvenir à la fin de son mandat depuis son indépendance en 1974, allait cesser de bégayer (…). Erreur ! »

En effet, depuis deux mois maintenant, Domingos Simoes Pereira conteste la victoire de l’opposant… Sans attendre, la décision de la cour suprême, Umaro Sissoco Embalo s’est fait investir vendredi président de la République et a limogé le Premier ministre. Dans la foulée, les députés ont élu un président par intérim, à savoir, le président de l’Assemblée, Cipriano Cassama, un responsable du PAIGC. Celui-ci a finalement jeté l’éponge hier dimanche.

Walf Quotidien à Dakar voit dans ce coup de force d’Embalo, « la main invisible du président sénégalais Macky Sall. » Le gouvernement sénégalais dément pour sa part toute ingérence.

En tout cas, « pour sûr, relève Aujourd’hui à Ouaga, Cipriano Cassama a publiquement renoncé hier à son poste de président par intérim, mais, la crise post-électorale perdure parce que le contentieux n’est toujours pas définitivement tranché entre les deux finalistes de la présidentielle ». Désormais, estime encore Aujourd’hui, « la balle est dans le camp de la Communauté sous-régionale, mais surtout du syndicat des chefs d’État (de la sous-région) pour brider Emballo, dont le langage sans fioritures plaît, mais passe un peu mal. De même qu’on devra procéder à ce recomptage des voix pour sortir la Guinée-Bissau du trou dans lequel elle s’enfonce subrepticement. »

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