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À la Une: «le meilleur reste à venir» au Cameroun

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Un panneau de campagne, montrant le président Biya, dans une avenue de Yaoundé, pour la présidentielle du 12 octobre.
Un panneau de campagne, montrant le président Biya, dans une avenue de Yaoundé, pour la présidentielle du 12 octobre. © AFP
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Ce sont les mots du président camerounais Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis 43 ans, et candidat à un 8e mandat. Une petite phrase prononcée hier lors de son seul et unique meeting de campagne à Maroua, à quatre jours maintenant de l’élection présidentielle.

« Paul Biya était très attendu, relève Jeune Afrique. Le RDPC, au pouvoir, et les autorités locales avaient été priés d’apprêter Maroua aux couleurs du candidat sortant. (…) Les caméras étaient, comme c’est la règle depuis quelques années, invitées à ne pas filmer trop longuement le chef de l’État en déplacement. “Je connais vos difficultés et je peux vous assurer qu’elles ne sont pas insurmontables. Je ne me reposerai pas tant que des projets importants ne seront pas réalisés“, a lancé le chef de l’État, de sa voix reconnaissable et éraillée. Paul Biya a (donc) surtout promis, pointe Jeune Afrique, dans un discours très semblable à celui tenu en 2018, déjà à Maroua, que “le meilleur reste à venir“, assurant que “le sort des enfants et des femmes sera au cœur de [son] prochain septennat“. »

Biya, président à vie du Cameroun ?

« Ce scrutin ne devrait être qu’une formalité pour Paul Biya », pointe pour sa part WakatSéra au Burkina Faso. En effet, « l’opposition camerounaise part, une fois de plus, en rang dispersé. Du reste, l’opposant le plus craint par le pouvoir, Maurice Kamto écarté, tout suspense a été tué d’entrée de jeu ! Tout est donc mis en œuvre pour garder intactes les chances de Paul Biya de se succéder à lui-même, et demeurer le président à vie du Cameroun. »

Alors, s’interroge WakatSéra, « Paul Biya avait-il vraiment besoin de descendre sur le terrain alors que le match semble être déjà plié ? » Oui, répond le quotidien ouagalais, car « si tant est que c’est lui qui gouverne véritablement encore le Cameroun, il doit tout de même penser aux aspirations légitimes de son peuple qui subit de plein fouet la cherté de la vie. Les attentes sont bien nombreuses en matière de justice sociale et de lutte contre le chômage des jeunes, ceux qui ne croient plus, depuis bien longtemps, aux promesses électorales. »

Maroc : en attendant le discours du roi…

« Le meilleur reste à venir ? » La jeunesse marocaine pourrait se poser cette question à deux jours maintenant d’un discours très attendu : celui que le roi Mohammed VI prononcera vendredi à l’occasion de l’ouverture du Parlement.

« Les partis de la majorité comme de l’opposition, les parlementaires et toutes les élites politiques retiennent leur souffle, constate L’Economiste à Rabat. Ils attendent avec impatience le discours royal (…). Cet évènement s’inscrit dans un contexte marqué par des protestations sociales. La prochaine session connaîtra également l’examen d’une série de textes stratégiques, dont le projet de loi de finances 2026, ainsi que les lois électorales. »

Les « protestations sociales », dont parle pudiquement L’Economiste, ce sont celles exprimées par le mouvement GenZ 212. Un mouvement qui rassemble une grande partie de la jeunesse marocaine et qui exprime sa colère dans les rues depuis plus de 10 jours…

« Chômage endémique des jeunes (près de 37%), hôpitaux délabrés, écoles surpeuplées… les symptômes d’un modèle à bout de souffle se multiplient, constate Afrik.com. Mais au-delà des chiffres, ce qui frappe aujourd’hui, c’est le changement de ton. GenZ 212 ne demande pas une simple réforme cosmétique. Elle interpelle directement le roi, s’exclame le site panafricain. Et demande un geste fort : que Mohammed VI engage sa fortune personnelle au service du peuple. Le roi du Maroc est (en effet) considéré comme l’un des monarques les plus riches au monde. À travers la holding Al Mada, il détient des parts dans de nombreux secteurs vitaux : banques, mines, télécoms, énergie, immobilier… Selon certaines estimations, sa fortune se compte en milliards de dollars. »

Dissoudre le gouvernement et réformer ?

Alors, poursuit Afrik.com, « le collectif ne réclame pas une aumône ni un geste ponctuel. Il propose un fonds de solidarité durable, financé en partie par le patrimoine royal, pour moderniser l’éducation, sauver les hôpitaux et créer des opportunités d’avenir. (…) Mohammed VI a (donc) l’occasion de reprendre la main, pointe le site panafricain. Il peut s’en tenir à des généralités – appel au calme, dialogue avec les institutions, promesses de réformes. Ou il peut choquer le système, dans le bon sens du terme. Dissoudre un gouvernement discrédité. Lancer une grande réforme de redistribution. Et oui, pourquoi pas : proposer un mécanisme transparent de contribution royale au développement social, s’exclame Afrik.com. Ce ne serait ni une faiblesse, ni un précédent dangereux. Ce serait un acte d’autorité morale, un geste politique fort — et peut-être la seule façon de restaurer le lien de confiance entre le trône et une jeunesse en perte d’espoir. »

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