Chronique des matières premières

Comment sauver le charbon polonais?

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Comment sauver le charbon polonais, pénalisé par l'épidémie de Covid-19 ? Un membre du gouvernement lance le débat : il voudrait sortir son pays du système européen des quotas de CO2, le marché des droits à polluer.

PGE, le géant public des centrales à charbon polonais, est au bord du gouffre. (image d'illustration)
PGE, le géant public des centrales à charbon polonais, est au bord du gouffre. (image d'illustration) Sean Gallup/Getty Images
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Dégager des liquidités pour relancer l’économie. Voilà en substance l’objectif de Janusz Kowalski. Le vice-ministre polonais des Biens de l’État a déclaré que le système européen des quotas de droits à polluer devrait disparaître dès l’année prochaine ou sinon, que les entreprises polonaises puissent s’en retirer. Ce système destiné à limiter les émissions de dioxyde de carbone menace l’avenir des secteurs énergétique et minier polonais, dit-il.

Aujourd’hui, le pays produit toujours les trois quarts de son énergie à partir du charbon. La Pologne est donc clairement du côté des acheteurs de droits à polluer sur le marché. Et comme le prix de ses quotas a été multiplié par 5 en trois ans, la facture s’est considérablement alourdie.

Le marché européen du CO2 plombe donc le secteur charbonnier polonais

Sortir du marché, c’est donc donner un peu de marge financière au secteur énergétique polonais qui en a bien besoin. PGE, le géant public des centrales à charbon, est au bord du gouffre. Il souffre d’autant plus depuis le début de l’épidémie, avec la baisse de 4 % de la consommation d’énergie.

Le marché européen du CO2 plombe donc le secteur charbonnier polonais, d’où les propos de Janusz Kowalski, applaudi par le syndicat Solidarnosc. Mais le vice-ministre, membre de l’aile très conservatrice, voire climatosceptique du gouvernement polonais, a été désavoué par l’aile plus progressiste et son représentant, Michal Kurtyka. Le ministre du Climat l’a assuré : la Pologne ne sortira pas du marché des droits à polluer. Kurtyka veut plutôt réformer le système, pour qu’il finance davantage la transition énergétique.

La volonté d'abandonner le Green Deal

La Pologne n’a donc pas rejoint la position très ferme de son voisin tchèque qui souhaite tirer un trait sur le Green Deal, le Pacte vert européen. Mais Varsovie reste en position d’attente. Avant de s’engager dans l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050.

La Pologne veut des garanties. Abandonner progressivement le charbon pour le renouvelable, mais seulement si elle reçoit beaucoup d’argent et peut aider les mineurs à se reconvertir.

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