Municipales: nouvelle donne au Havre pour Édouard Philippe
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Édouard Philippe aimerait bien retrouver son fauteuil de maire du grand port normand le 28 juin prochain. Le chef du gouvernement va reprendre sa campagne dans les prochains jours. Mais la donne a bien changé.
Édouard Philippe est arrivé en tête au 1er tour avec un peu plus de 43% des voix. Son concurrent communiste a fait presque 36%. Mais le confinement a chamboulé le visage de l’élection. Avant le 15 mars, Édouard Philippe avait mené une campagne de premier tour très discrète, sous les écrans radars des médias nationaux. À l’époque, il était confronté à la grève contre la réforme des retraites et des militants de la CGT avaient perturbé à distance ses meetings
Nouvelle donne
Aujourd’hui, la situation a changé. D’abord, la réforme des retraites a été mise aux oubliettes. Emmanuel Macron a préféré éviter de rouvrir un nouveau front. Édouard Philippe est donc débarrassé d’un texte contesté pendant des semaines dans la rue.
Et puis le voilà devenu populaire, plus populaire même que le président. Ses conférences de presse pédagogiques, son sérieux, ont fait mouche auprès des Français. Il est apparu comme celui qui gère.
Une élue proche d’Édouard Philippe s'en félicite avec une sobriété toute juppéiste : « Le Premier ministre est dans une situation favorable ». Cette fois, le contexte national pourrait finalement lui faciliter la bataille locale.
Son concurrent se prépare à une nouvelle campagne
En revanche, ça se complique pour le communiste Jean-Paul Lecoq. Il n’est pas arrivé à sceller une alliance avec les écologistes. Il souffre aussi de cette campagne post-confinement, sans meetings, alors qu’Édouard Philippe, lui, est presque tous les jours devant les caméras. Mais Jean-Paul Lecoq a des réserves de voix à gauche, ce qui n’est pas le cas pour le Premier ministre.
Et puis, il espère encore mobiliser les électeurs contre le chef du gouvernement en l’attaquant sur les conséquences économiques et sociales du confinement... L’appauvrissement d’une partie de la population, les licenciements…. « Autant arguments qui vont dans notre sens », souligne l’entourage du candidat communiste.
Remaniement en vue
Un remaniement pourrait avoir lieu après les municipales. Édouard Philippe restera-t-il à Matignon ? Lui n’aurait pas l’intention de quitter son fauteuil, même en cas de victoire au Havre, selon l’un de ses proches. Mais Emmanuel Macron pourrait être tenté de changer de Premier ministre pour incarner le changement promis aux Français.
Un membre du gouvernement y voit une fausse bonne idée : « Édouard Philippe a déjà montré qu’il pouvait évoluer après les « gilets jaunes », je ne vois pas ce qu’il l’empêcherait d’incarner la nouvelle page du quinquennat ».
« Tout est possible », confie une députée proche d’Édouard Philippe. « Soit il sort en haut de sa forme, ou peut-être qu’il fera les 5 ans. Seul Emmanuel Macron décide. »
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