Julien Fournié, grand couturier et fan de nouvelles technologies
Publié le :
Écouter - 02:31
Passionné par la couture et le dessin, Julien Fournier se veut le garant d’un savoir-faire traditionnel, tout en projetant son métier dans le futur.
« C’est une histoire de concours de circonstances, de destin, et de désir », explique Julien Fournier. Être grand couturier, pour lui, c’est faire partie de l’élite de la mode, c’est également créer des pièces en toute petite quantité, voire uniques. Un travail en atelier très attachant. « C’est compliqué d’expliquer mon travail. Parce que je l’ai en permanence avec moi. Je me lève, j’y réfléchis. Je mange, j’y réfléchis. Je me couche avec toutes ses femmes virtuelles autour de moi, je marche avec elles dans la rue, je regarde comment elles vont fonctionner. Le phénomène de création aura mijoté pendant six mois, voire un an avant, pendant que j’ai dessiné les autres collections, que je les ai préparées. »
« Et, je pense que toutes mes clientes savent exactement ce qu’elles viennent chercher chez moi. A savoir : des coupes anatomiques, des coupes près du corps, mais elles ne sont jamais entravantes parce que c’est important que mes clientes puissent se mouvoir avec leurs robes. On ne vient pas chercher de la mode chez moi, on vient chercher un destin, on vient chercher son ADN » nous explique, avec passion, Julien Fournier.
►[ DIAPORAMA ]
{{ scope.legend }}
© {{ scope.credits }}Avant la couture, des études de médecine
Ce grand couturier ne crée que pour les femmes. Son inspiration vient de son amour pour ses parents, une famille ouverte sur les autres et la culture.
Alors, quand on est un enfant sage et que l’on débute par des études de médecine, comment devient-on un grand couturier ? Réponse de Julien Fournié : « Il y a un moment, où tu supplies tes parents de faire des études de couture, ils te disent d’accord mais cela va être compliqué parce que nous n’avons pas les contacts, donc il va falloir que tu te débrouilles tout seul mais on sera là pour te soutenir.
Et donc, très rapidement, j’ai pu accéder à la Chambre syndicale de la haute couture parisienne ; je sortais de médecine, et vous vous imaginez bien que j’étais un peu trop vieux après médecine donc la doyenne de fac de médecine m’a écrit une lettre de recommandation. J’ai eu beaucoup de chance. J’ai intégré l’école de mes rêves, tout s’est passé très vite. »
Jouer avec les technologies
Julien Fournié enchaîne les maisons prestigieuses comme Dior, Givenchy ou Jean-Paul Gaultier. C’est en 2009 qu’il crée la maison qui porte son nom, et en 2017, il intègre le cercle très fermé des quinze maisons Haute couture.
Fan de nouvelles technologies, Julien Fournié et sa maison travaillent comme dans les années 50, mais le dessin est complètement dématérialisé sur tablette. « Je veux garder le lien avec mes clientes dans le monde entier, du coup je peux leur transférer n’importe quel croquis réalisé sur ma tablette en cinq minutes, elles me donnent leur avis, on change des couleurs, ça va très vite. C’est un vecteur plus simple pour montrer la créativité », indique le grand couturier.
« De plus, sur une tablette, on peut montrer tout le phénomène de création grâce au design et au dessin, c’est comme si on faisait une captation. Donc, quand j’envoie ces vidéos, elles se rendent compte que j’ai vraiment réfléchi à leur morphologie. On voit le ratage et le gommage qui montrent comment on est arrivé à la silhouette exacte. Elles voient, alors, le travail qui est derrière. On ne leur placardise pas juste un dessin, on raconte l’histoire grâce aux nouvelles technologies. »
Premier Manifeste Automne- Hiver 2020/2021 Haute couture Julien Fournié
JULIEN FOURNIÉ HAUTE COUTURE - Premier Manifeste from Julien Fournié on Vimeo.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne