Reportage international

Irlande: une saison touristique en demi-teinte à Galway

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Parmi les premiers secteurs frappés par l’épidémie de Covid : le tourisme. En Irlande, la saison s’annonçait catastrophique. L’île a accueilli en 2019 plus de 10 millions de visiteurs étrangers, attirés par ses paysages pittoresques et sa culture traditionnelle. Pour compenser, le gouvernement incite les citoyens à « staycationner », comprendre passer les vacances dans le pays. Reportage de notre correspondante qui s’est rendue dans la région de Galway, l’une des destinations les plus prisées d’Irlande, pour faire le bilan de cette saison pas comme les autres.

Des vacanciers irlandais se promènent le long de la plage de Salthill à Galway en Irlande, le 3 août 2020.
Des vacanciers irlandais se promènent le long de la plage de Salthill à Galway en Irlande, le 3 août 2020. REUTERS/Clodagh Kilcoyne
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Avec son épouse et leurs deux enfants, John Obourne avait prévu des vacances au soleil, Covid oblige, ils ont dû renoncer. « On serait allés faire du camping en Espagne, mais bon, on vient de passer trois jours ici, la semaine dernière on était dans le nord. C’est magnifique, super, il y a juste la pluie qui limite les possibilités ! »

Dans les rues pavées de la ville, beaucoup de visiteurs, masque sur le nez et accent très irlandais. Le soir, difficile de trouver une table dans les restaurants, comme chez Quays, tenu par Seamus McGettigan : « On bosse aussi bien que possible, compte tenu des restrictions et des protocoles. Je dirai qu’on est à 35-40% de ce qu’on aurait fait normalement, mais on reçoit des gens de tout le pays, ça fait plaisir à voir ! Bon, ce n’est pas l’idéal, mais ça nous permet de tenir, c’est le plus important. »

Et pourtant, Galway en 2020 n’a rien à voir avec la Galway des étés précédents. C’est l’atmosphère qui a changé. La guide touristique, Christelle Ward est installée depuis vingt ans à Galway : « A cette époque de l’année, il y a plein d'attroupements. Les gens qui se rassemblent pour voir une danseuse irlandaise, des jeunes en train de jouer de la musique. Là, il n’y a pas tout ça, il ne se passe absolument rien… Zéro ! Le dernier groupe que j’ai eu, moi, c’était fin janvier. Il y a encore du monde dans les rues, même ce matin on a vu les livraisons, mais ce n’est pas la même atmosphère. »

Car les seuls visiteurs sont des Irlandais. Et ils ne consomment pas le tourisme comme le ferait un étranger. Niall McNelis tient le magasin Claddagh, qui commercialise l’anneau en argent représentant deux mains autour d’un cœur, symbole de Galway prisé des touristes internationaux : « Là, on a perdu 80% par rapport à l’année dernière, On est très orientés touristes américains. Mais les Irlandais en vacances ne viennent pas faire du shopping, ils viennent boire, manger, se divertir. Mais on a confiance, ça reprendra l’année prochaine, quand les touristes reviendront. »

Avec la rentrée scolaire et les restrictions de voyage, le mois de septembre s’annonce terne. Alors, la Chambre de commerce de la région cherche à stimuler Galway autrement. Kenny Deery, son directeur : « Il faut qu’on se réoriente sur nos possibilités de télétravail. Quelqu’un qui travaille à Dublin, ou dans une autre ville et qui travaille principalement sur Zoom... Venez, venez à Galway ! Profitez de vacances à la mer, en travaillant la journée. Pourquoi pas ! »

La ville espère aussi bénéficier de son statut de capitale européenne de la culture qui aura permis de financer plusieurs campagnes publicitaires.

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