L'été 2020 en France est un été à guêpes. L’insecte rayé noir et jaune provoque parfois des scènes de panique irrationnelle. Les destructions de nid se multiplient pour protéger les humains. La guêpe, mal aimée, ne pique pourtant pas plus que l’abeille, et a un rôle écologique important.

C’est le buzz de l’été en France : des razzias de guêpes dès qu’on pose sur la table du repas un melon ou une grillade. Aucune donnée scientifique n’est disponible, mais toutes les observations empiriques vont dans le même sens, un peu partout en France : l’été 2020 est un été à guêpes, sans doute en raison d’un hiver et d’un printemps doux, et d'un été sec. En témoignent les entreprises spécialisées dans la destruction de nids, qui sont débordées. « Ça faisait 30 ans qu’on n’avait pas eu autant de guêpes chez les particuliers », affirme Vanessa Hatchikian, qui travaille pour la société As2Pic. Ce matin-là, à la veille de la rentrée des classes, c’est un lycée parisien qui a fait appel à ses services.
Un nid de guêpe souterrain a été repéré dans la cour. En combinaison intégrale, armée d’un pulvérisateur, la jeune femme s’apprête à « neutraliser » la colonie qui n’a pourtant pas bien l’air méchant. Quelques guêpes vaquent à leurs occupations, entrant et sortant d’un trou situé dans la terre d’une ancienne plantation. Dans le pulvérisateur, une poudre blanche qui tuera les guêpes et contaminera l’ensemble du nid. « L’idéal, c’est de se rapprocher au plus près du nid, pour tuer la reine », explique Vanessa Hatchikian. La reine, l’unique guêpe habilitée à donner la vie. Le travail des autres guêpes, les ouvrières, lui est entièrement dévoué.
Seule la femelle pique
Quand la reine meurt, les guêpes se taillent, la colonie disparait. Ce sera le cas dans quelques heures, et à la rentrée, les élèves ne risqueront pas d’être piqués. Même si le risque est finalement minime, pour peu qu’on ne panique pas au moindre bourdonnement. « Le danger, c’est quand les gens sont effrayés, rappelle Vanessa Hatchikian. Ils bougent beaucoup, la guêpe se sent alors en danger, et elle pique. Il suffit de la laisser glisser… » Et tout se passera bien. La cohabitation pacifique entre les humains et les guêpes est possible !
Chez les guêpes, et les abeilles, c’est comme chez les moustiques : seules les femelles piquent. « Les mâles n’ont pas de dard, seulement un organe copulateur, détaille Eric Darrouzet, spécialiste des insectes sociaux à l’université de Tours. Les femelles ont pour fonction de s’occuper de toutes les activités dans le nid, sauf de la ponte, qui est le boulot exclusif de la reine. Outre la collecte de nourriture, ou la fabrication du nid, les ouvrières ont à défendre la colonie contre tout prédateur ou intrus. Leur moyen de défense, c’est l’utilisation d’un dard qui injecte le venin, qui entraine une douleur qui fait fuir l’intrus ou qui peut le tuer s’il est très sensible ou s’il est de très petite taille. » Chez les humains, seules les personnes allergiques ont à craindre les piqûres de guêpe. Une quinzaine de décès sont ainsi recensés chaque année en France.
Un rôle de pollinisation et de régulation
Le mâle, chez les guêpes, n’est pas en charge de défendre la colonie. Sa seule fonction, c’est la reproduction. Un mâle d’ailleurs pas très courageux : « Quand le nid est dérangé, seules les ouvrières vont le défendre, les mâles ne sortent pas, poursuit Eric Darrouzet. Parfois on peut voir un mâle s’extraire du nid pour voir ce qui se passe, avant de rentrer dans le nid, pour se cacher à l’intérieur et ne surtout plus ressortir. »
La guêpe est mal aimée, parce qu’elle ne produit pas de miel. Et pourtant… Elle n’est pas plus agressive que l’abeille, et a aussi son utilité. « Elle peut aller sur les fleurs, pour aller récupérer du nectar, du sucre, pour se nourrir. Parfois du pollen, pour récupérer quelques protéines végétales. Le fait d’aller de fleurs en fleurs participe à la pollinisation de ces fleurs, au même titre que les abeilles et de nombreux autres insectes. »
La guêpe est un insecte comme un autre, tout aussi utile à l’équilibre biologique. « Les guêpes sont des prédateurs, des carnivores, rappelle encore Eric Darrouzet. Les ouvrières chassent d’autres insectes, pour ramener au nid de la viande en quelque sorte, pour nourrir les larves. Ce qui permet de contrôler le niveau de population de divers insectes. Des ‘‘ nuisibles ’’, des ravageurs de culture, mais aussi des mouches et des moustiques. Les guêpes ont donc un rôle écologique important. » Vous n’aimez pas les moustiques ? Il va falloir apprécier les guêpes !
Cette question hante les savanes africaines depuis des millénaires, mais la science est catégorique : quand il n’est encore qu’un embryon de quelques semaines à peine, le zèbre est noir, les rayures, blanches, n’apparaissent qu’après. Aux origines, d’ailleurs, il y a des millions d’années, le zèbre était probablement tout noir, même si la science n’a pas de certitudes. Ce n’est qu’au cours de l’évolution que les rayures seraient apparues, pour se camoufler, se protéger des insectes, ou de la chaleur. Chaque zèbre a ses propres zébrures, comme des empreintes digitales. Un peu noir un peu blanc, symbole avant-gardiste de la mixité.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne