Températures caniculaires depuis deux jours à Paris. Les habitants cherchent un peu de fraîcheur, dans les parcs, les jardins publics. Et tant qu'à faire, autant choisir l'ombre du plus vieil arbre en ville. Un robinier, particulièrement résistant à la sécheresse.
Il se tient là, pas prétentieux, au fond du square Villiani, dans le 5e arrondissement de Paris, avec vue imprenable sur Notre-Dame, enfin surtout sur son chantier aujourd'hui. Privilège de l'âge, elle l'a vu grandir. Elle est toujours debout, et lui, un peu courbé par les années, 419 exactement, se tient sur des béquilles en béton qui l'empêchent de ployer complètement. Elle a vu les flammes, et lui la foudre, qui lui a fendu le tronc. Des touristes s’y arrêtent, d’autres n’y prêtent pas attention…
Justement, fait-il son âge ? « C’est un peu comme une femme, relève en souriant une ancienne Parisienne venue rendre visite au vieil arbre. Quand on regarde le feuillage, on se dit que non, il ne fait pas son âge. Mais quand on regarde bien, le tronc, l’affaissement, c’est comme les humains ! On a les artifices, et puis derrière quand on gratte un peu, on voit que finalement le pauvre a traversé pas mal d’histoires et pas mal de choses. »
Une graine venue du Nouveau monde
Quatre siècles d’histoire. Le plus vieil être vivant à Paris est né en 1601. D’une graine venue directement des Appalaches, aux États-Unis, un trésor du Nouveau monde ; plantée par le botaniste du roi Henri IV, Jean Robin, qui lui donna son nom. Le doyen parisien est en effet un robinier. Robinieri pseudo acacia en latin. On l’appelle souvent, à tort, acacia, alors que le vrai acacia est en réalité le mimosa !
Le robinier de Jean Robin, le premier à pousser en France, est l’ancêtre de presque tous les robiniers qu’on trouve dans le pays, et son petit frère, issu d’un rejet (une nouvelle pousse près du tronc), vieillit pas très loin, au Jardin des plantes.
Le robinier est aujourd’hui l’un des arbres les plus plantés au monde, pour son bois, imputrescible, et parce qu’il ne craint pas la sécheresse. Au Jardin du Luxembourg à Paris, des marronniers malades viennent ainsi d’être remplacés par des robiniers.
Sans doute par pudeur, mais celui qui choisit un baobab est très certainement prétentieux. Mais est-ce que c'est mauvais pour l'arbre ? A forte dose, oui, le pipi, c'est quand même un concentré de déchets rejetés par le corps. Mais les déchets, parfois, sont sources vie. Dans l’urine, il y a de l’azote, l’un des principaux nutriments dont ont besoin les végétaux pour leur croissance. Vous pouvez le faire chez vous, diluer votre pipi dans de l’eau (1 litre d’urine pour 10 litres d’eau) et en faire un engrais bio tout beau. Une étude sur des plants d’aubergine au Burkina Faso a montré que l’urine diluée permettait de multiplier les rendements par 6 par rapport à des cultures sans fertilisant. Face à un engrais classique, l’urine est quasiment aussi efficace. Ce qui intéresse les astronautes, dans la perspective de coloniser la Lune et la planète Mars. L’Agence spatiale allemande a ainsi fait pousser des tomates, parait-il, au goût un peu amer.
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