Chronique des matières premières

Noix de cajou: la Côte d’Ivoire annonce une production record, mais qui se vend mal

Publié le :

La Côte d’Ivoire vient d’annoncer qu’elle avait battu son record de production de noix de cajou, plus de 800 000 tonnes. Mais le marché de l’« or gris » est malheureusement en recul, en cette année de pandémie.

Un entrepôt de noix de cajou à Abidjan, en mai 2020.
Un entrepôt de noix de cajou à Abidjan, en mai 2020. REUTERS/Luc Gnago
Publicité

La noix de cajou est source de fierté, mais aussi de déception cette année en Côte d’Ivoire, le premier producteur mondial. « Nous avons battu en 2020 les records des années précédentes », a déclaré à l’AFP le directeur du Conseil du coton et de l’anacarde, qui régit la filière ivoirienne de la noix de cajou. « Cette année nous allons dépasser les 800 000 tonnes et frôler les 900 000 tonnes ».

Adama Coulibaly reconnaît cependant que le Covid-19 a eu un impact négatif sur la commercialisation de l’« or gris ». Le prix à l’international a baissé, dit-il, de 1 300 dollars la tonne avant le coronavirus à 800-900 dollars la tonne aujourd’hui.

Record de production, mais difficultés à l’export

La demande à l’export n’est pas au rendez-vous depuis le début de l’année. À cause du coronavirus qui a perturbé les chaînes logistiques, mais aussi de la baisse de la demande mondiale. Selon les analystes de N’Kalo, qui ne sont pas aussi optimistes que les autorités ivoiriennes sur l’ampleur de la production, les exportations ivoiriennes de noix brutes ont au premier semestre chuté de 61% vers l’Inde et de 45% vers le Vietnam. Elles ont été réduites à néant vers le Brésil. Or ce sont les trois principales destinations de la noix de cajou brute, pour son décorticage en amande.

Les producteurs ivoiriens avaient encore à la fin du mois d’août 100 000 tonnes de noix brutes sur les bras. Les autorités ont alors versé une subvention de 100 francs CFA puis de 200 francs CFA aux acheteurs qui acceptaient de maintenir un prix correct de 400 francs CFA le kilo aux producteurs, sans beaucoup de succès.

Le pari de la transformation locale

Dans ce contexte, la Côte d’Ivoire parie de plus en plus sur la transformation locale. Une nouvelle usine de décorticage vient d’être inaugurée à Yamoussoukro. Encore faudra-t-il que la demande reparte aussi pour la noix de cajou transformée, à savoir l’amande de cajou. Les exportations ivoiriennes ont là aussi chuté de 20%. Si la demande d’amande blanche ivoirienne est en légère hausse en Europe, la demande d’amande non dépelliculée est inférieure à l’an dernier en Inde et au Vietnam.

Heureusement les flux reprennent depuis quelques semaines pour la noix brute, surtout vers l’Inde. Le Vietnam s’inquiète aussi de son approvisionnement pour le dernier trimestre, il n’a pas de stock.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes