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Après une inflation record en 2022, les Burkinabè espèrent un répit

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Au Burkina Faso, le taux d’inflation atteint un niveau inédit. Selon l’Institut national de la statistique et le développement, il est de 13,5% depuis octobre 2022. Pour atténuer la souffrance des populations, le gouvernement poursuit sa politique de contrôle des prix.

(Image d'illustration)
(Image d'illustration) Getty Images - Philippe Lissac / Godong
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Sur les marchés de Ouagadougou, les étiquettes valsent et les consommateurs trépignent. Le bol de maïs qui se vendait à 500 francs CFA (0,75 euros) il y a quelques mois encore, se négocie aujourd’hui à 700, voire 800 FCFA. Les clientes sont mécontentes. « Les dernières années, ce n’était pas comme ça. Maintenant tout a augmenté. Le maïs est à 700 (francs CFA NDLR). On trouve que c’est cher », proteste l'une d'elles. « Avant, le plat de haricots coûtait 750 ou 800, mais maintenant il a augmenté jusqu’à 1 250. Même le riz est cher. Si tu veux un bon riz, c’est 600 francs CFA le kilo », se désole une autre.

Depuis octobre 2022, le taux d’inflation a atteint 13,5%. Le plus élevé parmi les membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, selon le spécialiste des prix à la consommation Paul Tiendrebeogo : « Dans l’histoire de l’évolution des taux d’inflation, tout ce que je sais, c’est qu’en 2008 nous avons connu un taux à deux chiffres. Mais on était autour des 10%. Je peux dire que cela doit être la première fois que le taux atteint ce niveau-là. »

Cette inflation record s’explique par plusieurs facteurs, selon Boureima Ouédraogo, le directeur général de l’Institut national de la statistique et du développement : « Déjà le Covid. Et ensuite, la campagne saisonnière qui n’a pas été bonne. Il y a aussi la crise ukrainienne qui augmente le coût du transport du fait de l’augmentation des prix des carburants. Ici, il y a les deux facteurs, internes et externes, qui influent. »

Freiner l'inflation

Sous la pression des consommateurs, le gouvernement a adopté plusieurs mesures : règlementation des prix, réduction des taxes sur certains produits importés tels que le riz, le sucre et l’huile alimentaire, subventions aux boulangeries pour contenir le prix de la baguette, ou encore interdiction d’exporter les céréales et leurs produits dérivés.

« Avec les contrôles qui ont eu lieu, nous avons pu saisir plus d’une centaine de camions, indique Mamadou Yameogo, chef du département investigation et contrôle au ministère du Commerce. Avec un total de 45 600 tonnes de céréales récupérées. Tous ceux qui voulaient exporter des céréales ont été dissuadés. Et ils ne l’ont plus fait. Le gouvernement a demandé également qu’il y ait un contrôle spécial des lieux de stockage. Et nous l’avons mis en place pour éviter qu’il puisse y avoir, là aussi, une forme de spéculation. Le gouvernement entend accentuer encore ces contrôles afin de faire respecter les prix et l’interdiction des exportations des céréales. »

Le gouvernement entend accentuer encore ces contrôles afin de faire respecter les prix et l’interdiction des exportations des céréales.

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