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Start-up africaines au Rwanda: un optimisme contagieux pour l'avenir de la fintech en Afrique (2/2)

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Le mois dernier, Kigali, la capitale rwandaise a accueilli le premier Forum mondial annuel inclusif sur les Fintech, organisé par Elevandi, organisation non lucrative de l'autorité monétaire de Singapour, en partenariat avec Rwanda Finance Limited, société détenue par l'État rwandais. Parmi les invités, de nombreuses start-up africaines, optimistes sur l'avenir du secteur sur le continent. 

Afin de développer le secteur, le Rwanda a instauré une stratégie quinquennale sur la fintech de 2022 jusqu’en 2027. (Photo d'illustration)
Afin de développer le secteur, le Rwanda a instauré une stratégie quinquennale sur la fintech de 2022 jusqu’en 2027. (Photo d'illustration) © Getty Images/Tim Robberts
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De notre correspondante à Kigali,

Il n’aura fallu que quelques années à Flutterwave, fintech américano-nigériane créée en 2016 pour rentrer dans le club très privé des licornes, ces start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars. « Quand ça a commencé, la mission était de rassembler les infrastructures fragmentées de paiement en Afrique, afin de créer une seule plateforme de paiement et de soutenir les entreprises africaines à se développer mondialement, mais aussi les entreprises mondiales de venir en Afrique », explique Leah Uwihoreye, responsable de l'entreprise pour la région d’Afrique de l’Est.

Sur les sept licornes africaines, six d’entre elles sont des fintech. Un secteur qui attire de plus en plus d’entrepreneurs comme Jacqueline Aby, fondatrice de la start-up Magmatech, créée en Côte d’Ivoire en 2021 et présente dans huit pays de la sous-région. « Magmatech est un opérateur de transfert d’argent, qui permet de faire des transferts digitaux, et aussi en espèces et comptes bancaires dans toute la sous-région. Nous faisons aussi des intégrations avec d’autres collègues, fintech ou agrégateurs, ou même des opérateurs de transferts d’argent internationaux, qui leur permettent de passer par nous pour faire leurs paiements digitaux dans nos régions », indique-t-elle.

Le digital prend de plus en plus de place dans l’économie du continent. À elle seule, l’Afrique comptait en 2022 plus de la moitié des comptes de paiements mobiles au monde. Un marché en pleine expansion selon la femme d’affaires. « Il y a la place, il y a le besoin. Il y a besoin de plusieurs acteurs. Parce qu’aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, nous avons certaines fintechs, et on se complémentarise beaucoup, et on en a besoin d’autres, qui viennent avec d’autres solutions, d’autres produits. Il y a énormément de besoins pour digitaliser tout ce qui est paiements, transferts, économie rurale surtout, l’inclusion financière ».

L’inclusion, point d’entrée de nombreuses fintech qui cherchent à cibler les populations sans compte bancaire qui n’ont pas accès à des services financiers traditionnels. « Au-delà du mobile money, beaucoup de services se sont développés, des services relatifs au crédit, au lending, des services qui ont permis aujourd’hui de développer l’analyse du risque client, du risque crédit des populations. Et le mobile money a permis d’octroyer du crédit, des petits crédits à ces populations qui n’avaient auparavant pas accès au système financier classique », dit Alex Sea, directeur de l’organisation Africa Fintech Forum.

Selon le cabinet de conseil McKinsey, au total, les revenus des fintech africaines étaient estimés entre 4 et 6 milliards de dollars en 2020.

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