Océan Indien: développer le tourisme de la région grâce au concept des «Îles Vanille»
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Dans l'océan Indien, après une décennie mitigée, le projet « Îles Vanille » suscite à nouveau l’intérêt des décideurs régionaux. À l’origine, cette initiative avait pour ambition de transformer les îles de l'océan Indien en une destination touristique commune. Les acteurs de la région, tirant surtout les leçons de la pandémie, souhaitent redonner un nouvel élan à ce projet.
De notre correspondant à Port-Louis,
L’initiative des Îles Vanille a démarré en 2011, année où le tourisme mauricien était en plein essor avec 111 hôtels en activité et près d’un million de visiteurs. Cette année-là, une aventure commune avait commencé en Asie, se souvient Pascal Viroleau, directeur des Iles Vanille, dont le siège se trouve à l’île de la Réunion : « Le premier rendez-vous professionnel s’est passé à Shanghai. L’ouverture d’une ligne Air Mauritius à Shanghai s’est faite main dans la main entre Madagascar, Maurice et la Réunion. Ces trois îles sont allées ensemble vers les professionnels chinois. C’est un exemple historique de la coopération. »
Le projet a été nommé Iles Vanille, en référence à une épice exotique commune à toutes les îles de la région : Maurice, Madagascar, La Réunion, Les Seychelles, les Comores et Mayotte. Cette offre proposait aux touristes de découvrir pendant leur séjour au moins deux îles de la région. Le projet n’a pas véritablement décollé.
Les circonstances post-Covid et les conflits dans le monde justifient aujourd'hui plus que jamais une approche concertée. Camille Vital, ambassadeur de Madagascar à Maurice et aux Seychelles, entrevoit un renouveau pour Iles Vanille : « Quand je vois le nombre de touristes arriver à Maurice depuis la réouverture des frontières, les hôtels qui affichent complet, on sent que c’est un projet qui va s’ouvrir à tout le monde. »
Un concept pour développer le tourisme régional
Le tourisme mauricien, leader dans la région, devrait accueillir à nouveau plus d’un million de visiteurs cette année. De janvier à juillet, plus de 700 000 touristes, principalement européens, ont visité l’île. Cependant, le tourisme régional reste limité, avec seulement 90 000 visiteurs depuis janvier. Pour Donald Payen, président de l’Office du tourisme de Maurice, l’heure est venue pour développer un label « indianocéanique » : « Tout ce qui est régional redevient à la mode, on va privilégier les circuits courts, on va encourager les échanges entre les peuples. »
Pour favoriser cet élan, la région table sur un nouveau modèle du tourisme de croisière de luxe. Pascal Viroleau directeur des Iles Vanille : « Aujourd’hui, nous essayons d’attirer des bateaux qui soient plus petits, plus respectueux de l’environnement, avec des pouvoirs d’achat plus importants. »
Les principaux obstacles à l’initiative « Iles Vanille » sont la faible connectivité et le coût élevé des billets. La fréquence des vols entre Maurice et les autres îles va de cinq allers-retours quotidiens avec La Réunion, à 3 vols hebdomadaires avec Madagascar et les Seychelles et zéro connexion avec les Comores.
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